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« Laylat Al Qadr » à l’heure du confinement

Crise sanitaire oblige, les rituels du mois sacré de Ramadan, notamment les prières de « tarawih » et de « la nuit du destin » différent des années précédentes puisque les marocains sont contraints de rester chez eux, pour éviter le pire et protéger ainsi leur vie et celle de leurs proches. Comment vivent-ils cette expérience ? Un grand chamboulement dans leurs habitudes, mais un espoir pour des jours meilleurs. Témoignages.

« Laylat Al Qadr » à l’heure du confinement

C’est ce mercredi que les Marocains célèbrent la Nuit du Destin ( Laylat Al Qadr). Un des moments sacrés et très attendus par les fidèles qui ont l’habitude de se rendre à la mosquée pour accomplir leurs prières et y restent jusqu'à l'aube. L’occasion privilégiée aussi pour les pratiquants de se rapprocher de Dieu le Tout-Puissant pour se faire pardonner. Cette année, avec la prolongation de l’état d’urgence sanitaire et le confinement prolongés de 3 semaines jusqu’au 10 juin prochain pour limiter la propagation du Coronavirus, tout a changé :  les rituels bousculés rendant impossible la fréquentation des mosquées par mesure de précaution et de prévention sanitaires. Cette nuit, les marocains sont donc tenus de rester chez eux et d'accomplir leur prières loin de tout rassemblement, origine de la propagation du Covid-19. Mais la quiétude et la sérénité peuvent également être ressentis dans des prières en famille à la maison.

« Faire la prière, lire le Coran, visiter les proches… Laylat Al Qadr était toujours l'occasion pour ma famille et moi d'accomplir de nombreuses actions qui font rentrer la joie à nos cœurs. Pour l'heure, ce n'est malheureusement pas le cas. L’interet général prime. Mais j’espère que les choses vont s'arranger et que la bataille sera gagnée contre ce mal qui nous a privé des grands et importants moments de l'année », regrette le jeune Anass.

Pour Rachid, un cinquantenaire, «C’est vrai que c’est une rude épreuve de voir les portes des mosquées fermées cette nuit, mais nous réalisons que les rassemblements à l’instar des prières dans les mosquées est un acte à éviter en ces temps de crise. Dieu est présent partout. Confinés, nous allons prier Dieu ,ce soir, pour nous aider à surmonter ces moments difficiles L’important est de suivre les conseils et les recommandations des autorités sanitaires que je salue pour leurs efforts déployés sans relâche ».

Larmes aux yeux, une autre fidèle, Meryem, qui n’a pas vu ses parents depuis l’annonce de l’état d’urgence sanitaire au Maroc a confié au Matin : « Il est de notre coutume d'aller faire la prière de Layalat Al Qadr , ma mère et moi,  à la mosquée la plus proche  de chez nous après la rupture du jeune et même avant pour assurer une place au premier rang.  Chose impossible aujourd’hui en raison du confinement et des consignes des autorités.  Comme tous les marocains (es), je resterai chez moi et même confinée je vais faire ma prière tout en implorant le tout-puissant de préserver la santé de mes parents et de tous les musulmans, de nous pardonner et de nous permettre de rencontrer nos proches le plus vite possible et dans les meilleures conditions, Incha Allah ».

Les enfants aussi privés...

La piété, et le recueillement ne sont pas les seules choses qui caractérisent Laylat Al Qadr. C’est aussi l’occasion de célébrer le premier jour de jeûne des enfants. Une tradition hautement privilégié par les parents marocains qui organisent des cérémonies. A cette occasion les petits jeuneurs portent des habilles traditionnels : « caftan » « djellabas », «jabadors», babouches…et se prennent en photos souvenirs. Des moments qui seront célébrés juste en petite famille pour éviter les rassemblements toujours à cause du Coronavirus. « Certes, avec toutes les mesures de précautions sanitaires prises par les autorités face à la Covid-19, je ne peux se déplacer pour faire la prière à la mosquée ni emmener mon fils chez le photographie, comme à l’accoutumée, pour prendre des photos en costume traditionnel, mais cela ne doit pas m’empêcher de vivre ce moment en famille à la maison. Je pense qu’il faut toujours voir le bon côté de la chose et remercier Dieu en tout temps et en toute circonstance »,   témoigne Nabila, jeune maman de Jad.

 

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