« Malgré les efforts déployés par le gouvernement, le mariage à la « Fatiha » persiste avec un pourcentage loin d’être dédaignable, soit 13% en milieu rural contre 6,56% en milieu urbain », a indiqué l’Etude Nationale sur le mariage des mineures au Maroc, réalisée par l’association « Droits et Justice », dont les résultats ont été dévoilés hier, le 02 mars à Casablanca.
La présente étude rappelle que selon le ministère de la justice, 319.177 des demandes de mariages des mineures ont été accordées entre 2009 et 2018.
La région de Casablanca-Settat reste, d’après les données presentées, la plus touchée par le mariage des mineures avec un taux avoisinant 19,86%.
Divers sont les facteurs qui fomentent le mariage des mineures. L’étude cite à cet égard : la pauvreté, la non scolarisation, la pression sociale. A cela s’ajoute la cadre juridique qui, sous certaines conditions, autorise encore le mariage des mineures.
Quel est l’âge des mineures que l’on marie ? Et quel type de mariage contractent-elles ?
L’étude révèle que plus de la moitié des enquêtées se sont mariées à 17 ans ; 29,15% à 16 ans ; 11,24% à 15 ans et 8,14% à 14 ans.
Pour ce qui est de la nature du mariage, les mêmes résultats ont montré que les mariages authentifiés sont majoritaires dans les différentes régions du Maroc avec 72,76%, suivis du mariage coutumier à la « Fatiha » avec 10,79% des mariages, dont la majorité sont concentrés au niveau des régions de Draa-Tafilalet et Béni-Mellal Khénifra.
Comment y faire face ?
Pour endiguer ce phénomène qui porte atteinte aux plus jeunes de la société, le Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies formule à son tour quelques recommandations, dont principalement :
- Le développement et la mise en œuvre de politiques et stratégies nationales, en faveur de l’amélioration de la situation des jeunes filles ;
- L’établissement des mesures d’orientation générale et de protection de l’enfant, toujours dans le cadre de son intérêt supérieur ;
- La promotion de l’accès des filles à un enseignement de qualité élevée ;
- La promotion de l’autonomisation économique des femmes et l’accès aux ressources productives, en vue de mieux s’attaquer aux pratiques discriminatoires à son égard.
Pour rappel, cette enquête nationale a porté sur un échantillon de 627 cas, dont près des deux tiers ont concerné le monde rural (408 cas). 12 hommes mariés mineurs répartis au niveau national ont été enquêtés pour compléter l'échantillon retenu conformément à la méthodologie de l'enquête,