La lutte contre la propagation nationale du coronavirus est une question de vie ou de mort. La bonne implication des citoyens et l’organisation rigoureuse des autorités publiques sont nécessaires pour garder la situation sous contrôle.
Comment s’organisent donc les préfectures d’arrondissements dans cette lutte sans merci contre la menace du Covid 19 ?
Nous sommes à Sidi Bernoussi, une préfecture d’arrondissements qui compte 700.000 habitants (1ère au niveau de Casablanca), qui s’étale sur une superficie de 39 km2 (2ème après celle de Hay Hassani) et qui représente la densité moyenne la plus élevée au niveau de la capitale économique.
Dans les locaux du siège préfectoral, c’est le branle-bas de combat. Les fonctionnaires sont sur le qui-vive et tous les moyens logistiques sont mobilisés pour la lutte contre le coronavirus. Les entrées et sorties des lieux sont contrôlées. Des voitures de services sont stationnées à la va-vite. Les fonctionnaires sont visiblement sur le qui-vive.
Tout à commencer le 26 février dernier avec une première réunion du Poste de commandement préfectoral (PCP), présidé par le gouverneur et qui compte les représentants de la police, de la gendarmerie, de la protection civile, des autorités locales ainsi que les services extérieurs de l’état (Santé, Education nationale, Jeunesse et sport…). A l’issue de cette réunion, une cellule de crise a été créée.
«Nous avons enregistré un seul cas de coronavirus au niveau de la préfecture, au quartier Attacharouk. Il s’agit de la dame de 85 ans, venue d’Italie, et qui a par la suite succombé à la maladie», indique notre interlocuteur, un responsable de la préfecture. «Nous avons alors créé un service pour le suivi rapproché et permanent des cas suspects dont le nombre s’est élevé à 17. Toutes les précautions sont prises lors des contacts avec les suspects et leurs entourages pour limiter la contamination».
Sensibilisation et désinfection
Depuis lundi 16 mars, deux opérations importantes ont été lancées par la cellule de crise issue du PCP: la sensibilisation des citoyens et la désinfection des lieux très fréquentés par la population.
Au niveau de la sensibilisation, deux équipes de la préfecture, assistées par les membres d’une douzaine d’associations, sillonnent, à longueur de journée, tous les quartiers et toutes les rues de la préfecture, afin d’exposer aux citoyens les dangers de la propagation du coronavirus et de leur expliquer les moyens de lutte contre cette maladie, dont la principale mesure reste l’isolement sanitaire. «Même si nous rencontrons quelques difficultés dans certains quartiers, la réaction des citoyens est très positive», affirme le responsable.
La désinfection a commencé le 17 mars dernier, avec les moyens propres de la préfecture et ceux de Casa Bay’a, la Société de développement local (SDL) en charge de l'environnement à Casablanca.
Toutes les administrations publiques existant sur le territoire de la préfecture (une dizaine), les hôpitaux (4), les centres de santé (13), les marchés (une vingtaine) ainsi que les stations de bus (2) et de taxis (15), sont concernés.
Depuis le début de l’opération, quelque 44 ouvriers, munis d’une trentaine de pulvérisateurs, ont déjà désinfecté la totalité des points recensés. «Ils recommenceront ce travail tous les jours et des ouvriers resteront en permanence dans les stations de taxis afin de désinfecter les véhicules après chaque voyage», affirme notre interlocuteur.
Hôpital d’isolement
En parallèle, d’autres mesures sont entreprises par la préfecture. Il s’agit notamment du contrôle permanent et rigoureux des prix des denrées alimentaires et de certains services. Selon le responsable, des instructions fermes ont été données dans ce sens par le ministère de l’Intérieur. A titre d’exemple, dans le cas de certains chauffeurs de grands taxis qui refusent de se plier à l’ordre des trois passagers seulement, la sanction est au moins le retrait du permis de confiance.
L’organisation au niveau de la préfecture de Sidi Bernoussi ne se limite pas au présent. Bien au contraire. L’anticipation est vitale au moment des crises.
En cas de besoin, la préfecture a déjà identifié un point d’isolement des malades. Il s’agit de l’hôpital de proximité Attacharouk.
Ne dit-on pas qu’on n’est jamais trop prudent ?