Menu
Search
Vendredi 26 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 26 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Monde

Première apparition publique de Carlos Ghosn, déterminé à "laver son honneur"

Première apparition publique de Carlos Ghosn, déterminé à "laver son honneur"
Ph. AFP

L'ancien PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, a clamé son "innocence" mercredi, et s'est dit décidé à "laver son honneur", lors de sa première apparition publique à Beyrouth depuis sa fuite rocambolesque du Japon, où il est accusé de malversations financières.

"J'ai été arraché à ma famille et mes proches", a déclaré l'ancien capitaine d'industrie de 65 ans, qui s'exprimait pour la première fois depuis son arrivée le 30 décembre au Liban, devant un parterre de quelque 150 journalistes méticuleusement choisis par son équipe de communication.

S'il a prévenu qu'il n'était pas "là pour raconter comment (il) a fui le Japon", le récit de cette fuite rocambolesque tient en haleine les médias et a suscité l'ouverture d'enquêtes au Japon et en Turquie, où M. Ghosn --détenteur des nationalités française, libanaise et brésilienne-- a fait escale.

"Je n'ai pas fui la justice, j'ai échappé à l'injustice et à la persécution", a-t-il martelé en anglais --après avoir également parlé en arabe et français--, affirmant se présenter devant les médias pour "laver son honneur".

Considéré comme "présumé coupable", il n'avait pas "d'autre choix" que de fuir face à des accusations "sans fondements", a-t-il fait valoir.

M. Ghosn fait l'objet depuis la semaines passée d'une demande d'arrestation d'Interpol. Beyrouth affirme qu'il est entré "légalement" au Liban muni d'un passeport français.

"C'est moi seul qui ai organisé mon départ", avait-il martelé.

A Beyrouth, des agents de sécurité privés étaient mobilisés devant l'élégante villa rose où il séjourne habituellement. Plusieurs voitures, certaines aux vitres teintées, y ont fait mercredi des allées et venues devant des journalistes aux aguets, dont des Japonais, selon un photographe de l'AFP.

Son équipe juridique en France a fustigé les accusations de Nissan, qui affirme avoir des preuves contre M. Ghosn, quelques heures avant la conférence de presse, qualifiant l'enquête du constructeur automobile japonais de "grosse déformation de la vérité".

Cette enquête "a été lancée et entreprise dans le but spécifique et prédéterminé d'écarter Carlos Ghosn", ont ajouté ses avocats dans un communiqué.

Carole Ghosn a elle assuré qu'elle n'était "au courant de rien" concernant la fuite de son mari.

"J'étais à Beyrouth avec mes enfants pour fêter Noël, quelqu'un m'a appelée pour me dire: j'ai une surprise pour toi", a-t-elle affirmé mardi au quotidien Le Parisien.

M. Ghosn est soupçonné de s'être enfui en prenant un jet privé à l'aéroport international du Kansai, près d'Osaka (ouest japonais), avec deux complices présumés, de nationalité américaine, selon la télévision japonaise.

Il aurait échappé aux contrôles en se cachant dans un caisson de matériel pour des concerts, selon des médias japonais.

Le Liban, qui n'a pas d'accord d'extradition avec le Japon, a reçu une demande d'arrestation d'Interpol. M. Ghosn pourrait être entendu par le parquet général, comme l'impose la procédure, selon une source judiciaire.

Lisez nos e-Papers