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Il faut laisser courir la Covid-19, maintenir la vigilance extrême, informer et communiquer largement, mais il est temps de privilégier l’économie et revenir à la vie. C’est en quelques mots les conseils d’Abdelfattah Chakib, professeur à la Faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca et spécialiste des maladies infectieuses et tropicales, invité de L’Info en Face.
La majorité des villes marocaines vont passer à la phase post-confinement avec une principale ambition : faire relancer la machine économique. Mais, le grand risque de ce passage à la vie quasi-normale est de laisser de côté les consignes de respect des mesures barrières et des règles d’hygiènes pour limiter la propagation du virus qui lui, circule toujours, et pour éviter des clusters à l’image de celui de Lalla Mimouna.
En pleine reprise d’activités, ce foyer de contamination de Lalla Mimouna a certes effrayé tous les Marocain, mais pour les professionnels de la santé, c’est l’occasion aussi de tirer les leçons qu’il faut pour gérer au mieux les jours et mois qui viennent. Pour Pr. Chakib deux leçons sont à tirer à ce stade : ne jamais faire confiance au virus, renforcer le système de surveillance et l’adapter à chaque type d’activité.
Covid-19, on ne vous fera jamais confiance !
Si la sortie du confinement peut donner l’impression d’avoir vaincu la Covid-19, Pr. Chakib nous rappelle que non ! Nous ne sommes pas encore arrivés à l’après-Covid, donc, il va falloir maintenir la vigilance et ne jamais faire confiance au virus. « Il faut se méfier l’un de l’autre. C’est le message qu’on doit passer aujourd’hui et c’est le même qu’on avait adopté il y a une dizaine d’année pour le Sida », alerte l’invité de Rachid Hallaouy. C’est en effet le grand casse-tête chinois des personnes asymptomatiques qui ne présentent aucun symptôme mais qui peuvent transmettre la Covid-19. « Un contaminateur jusqu’à preuve du contraire », comme l’a qualifié Pr. Chakib. D’où l’importance de respecter la distanciation physique, d’utiliser le masque et de se laver fréquemment les mains, les trois règles d’or à ce stade de la pandémie.
Réévaluer le système de surveillance
C’est une des bases universelles des procédures d’investigation de l’épidémie. « Chaque fois que nous avons un problème ou un phénomène nouveau, comme l’exemple du cluster de Lalla Mimouna, nous devons réévaluer et revoir notre système de surveillance », explique le spécialiste des maladies infectieuses et tropicales. Il s’agit donc d’un apprentissage en permanence et d’une agilité à réagir à ces problématiques notamment en renforçant le contrôle des mesures barrières, les opérations de dépistage, le ciblage des populations à risque, … Chaque événement épidémiologique qui survienne a donc son importance et devrait donner lieu à une réflexion rapide sur les leçons à en tirer de manière à rectifier ce qui devrait l’être, à combler les lacunes et éviter de revenir en arrière en terme de gestion de la pandémie. Et d’ajouter que «au-delà de la conjoncture actuelle, ces leçons et renseignement vont nous servir pour le futur, notamment pour gérer la reprise en septembre des écoliers, des étudiants.»
Communiquer et sensibiliser : nos meilleures armes
L’heure est surtout à la sensibilisation et à la communication pour maintenir le niveau vigilance à tous les niveaux. « Avec la reprise des activités, il faut une communication adaptée et cibler destinée à chaque type d’activité. Il y a un grand effort de communication à faire à ce stade-là », prévient Pr. Abdelfatah Chakib, qui a d’ailleurs salué l’engagement de L’Info en Face dans ce sens.
C’est un travail donc à entamer au plus vite pour aller vers une communication détaillée car chaque structure est spécifique en termes de méthodes de travail, de type d’activité et donc de risques de contamination.
