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«Le Québec offre aux étudiants marocains la possibilité de poursuivre un enseignement supérieur en français ou en anglais, ce qui est un atout de taille dans notre économie mondialisée»

Étudier à l’étranger est un projet qui séduit bon nombre de jeunes marocains. Ils y voient en effet une belle opportunité d'enrichir leurs expériences et leurs connaissances, mais aussi d’optimiser leurs chances de réussite professionnelle. Bien qu’une grande partie d’entre eux choisissent les pays d’Europe pour poursuivre leur cursus, l’Amérique du Nord n’en reste pas moins une destination d’études fort intéressante à bien des égards. C’est le cas du Québec qui attire plus de 1.000 étudiants marocains par an, faisant ainsi du Maroc le premier pays à l’échelle africaine et sixième au niveau mondial en nombre d’étudiants internationaux inscrits dans les universités québécoises. Pour ceux qui cherchent toujours leur future destination d’études, voici pourquoi le Québec peut se révéler être un bon choix.

«Le Québec offre aux étudiants marocains la possibilité de poursuivre un enseignement supérieur en français ou en anglais, ce qui est un atout de taille dans notre économie mondialisée»
Alain Olivier, directeur du Bureau du Québec à Rabat. Ph. Saouri

Le Matin : Quelle est la mission du Bureau du Québec à Rabat et quelles sont vos activités, notamment en relation avec le domaine éducatif ?

Alain Olivier : Depuis 2018, le Bureau du Québec à Rabat assure une présence permanente, au nom du gouvernement du Québec, auprès du Royaume du Maroc. Nous travaillons à développer des relations à long terme en matière commerciale, éducative et culturelle, entre autres, avec nos partenaires marocains. Le Bureau du Québec favorise la réussite des entreprises, des organisations et des universités québécoises, et ce, en complémentarité avec les services offerts par l’ambassade du Canada au Maroc. Le Bureau du Québec a un mandat régional, qui l’amène à collaborer aussi avec des partenaires en Tunisie et en Algérie. En éducation, le Bureau du Québec à Rabat travaille à promouvoir les collaborations et les projets de partenariat entre les établissements du Québec et ceux du Maroc, de la Tunisie et de l’Algérie. La promotion de l’offre éducative québécoise est aussi une priorité pour le Bureau du Québec. Nous organisons des missions pour les établissements québécois au Maroc, dans le cadre de missions individuelles ou de salons d’éducation ou d’autres événements. Dans le présent contexte, nous faisons de plus en plus de mises en relation virtuelles entre établissements québécois et marocains. Nous travaillons aussi avec des entreprises québécoises leaders dans les nouvelles technologies éducatives. Outre la promotion de l’enseignement universitaire, nous développons au Maghreb la filière de l’enseignement professionnel et technique, l’un des créneaux d’excellence du Québec. Il y a beaucoup de potentiel pour des collaborations entre le Québec et le Maroc dans ce domaine. Enfin, comme le Bureau du Québec est une jeune structure, c’est doublement important pour nous de mener une action de terrain, auprès des universités, des lycées et de multiples partenaires du milieu de l’éducation, car nous sommes intéressés par le développement de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle au Maroc.

Pourquoi un étudiant marocain devrait-il choisir le Québec plutôt qu’une autre destination ?

D’abord, le système d’éducation québécois est légèrement différent du système marocain. Au Québec, un étudiant aura complété 13 années d’études avant d’accéder aux études universitaires, alors que c’est un parcours de 12 années au Maroc. Aussi, après les études secondaires (5 ans), les étudiants québécois vont au Collège d’enseignement général et professionnel, le Cégep (2 ou 3 ans), puis à l’université, s’ils privilégient ce parcours. Pour cette raison, il est possible que les étudiants marocains soient amenés à compléter une année de scolarité additionnelle, dépendamment des pré-requis exigés par certaines formations, et ce, avant d’accéder à leur programme de premier cycle (l’équivalent de la licence au Maroc). Les programmes d’études québécois sont réputés mondialement, reconnus dans les classements internationaux. Nos universités sont dotées d’infrastructures très modernes, sur le plan des laboratoires, des salles de cours, des bibliothèques et des infrastructures sportives. Nos méthodes d’enseignement sont nord-américaines et axées sur les compétences et les besoins du marché du travail. Les frais de scolarité et le coût de la vie au Québec comptent parmi les plus bas en Amérique du Nord. Le Québec offre un environnement sécuritaire, ouvert et tolérant et une excellente qualité de vie. Montréal, la capitale économique du Québec, est régulièrement classée dans les palmarès mondiaux des villes les plus appréciées par les étudiants. Le Québec offre aux étudiants marocains la possibilité de poursuivre un enseignement supérieur en français ou en anglais, ce qui est un atout de taille dans notre économie mondialisée. Ce n’est donc pas une surprise que plus de 1.000 étudiants marocains, selon les dernières statistiques, soient inscrits à l’université au Québec. Enfin, outre ses universités, le Québec compte des programmes de formation professionnelle et technique de grande qualité, qui permettent aux étudiants d’acquérir des compétences recherchées par les employeurs. Je salue d’ailleurs l’initiative du gouvernement du Maroc et de l’OFPPT d’établir les Cités des métiers et compétences dans les douze régions du Maroc, qui reconnaît à sa juste valeur l’importance de la formation professionnelle et technique dans le développement économique du pays.

Quelles sont les possibilités qui s'ouvrent aux Marocains diplômés d'un établissement québécois ?

Les étudiants marocains ont la possibilité de poursuivre leurs études aux cycles supérieurs. Ils ont également la possibilité de travailler après leurs études, en obtenant un permis de travail du gouvernement du Canada qui aura une durée équivalente à celle de leur programme d’études. Les étudiants peuvent aussi se prévaloir du Programme de l’expérience québécoise (PEQ), qui leur permet d’obtenir un Certificat de sélection du Québec, dernière étape avant la résidence permanente canadienne. Pour être admissibles au PEQ, les étudiants doivent travailler 12 ou 18 mois après la fin de leurs études, selon le niveau de leur diplôme. Quelles sont les bourses d'études accessibles aux Marocains souhaitant étudier au Québec ? L’accessibilité financière des études est une considération importante pour tous les jeunes, et leurs parents. C’est un prérequis pour mener à terme leur projet éducatif. Tel que je l’ai mentionné, le coût des études au Québec demeure parmi les plus abordables en Amérique du Nord. Le Québec offre 90 exemptions de frais de scolarité additionnels pour les étudiants marocains qui fréquentent ses universités. Ces exemptions permettent aux étudiants de payer les mêmes frais de scolarité que les étudiants québécois. Plusieurs universités offrent aussi des exemptions particulières ainsi des bourses, surtout à la maîtrise et au doctorat. Je signale également que les Fonds de recherche du Québec soutiennent des projets de recherche d’étudiants gradués dans les sciences naturelles, les Mathématiques et le Génie ; les Sciences de la santé ; ainsi que les Sciences humaines et sociales.

Est-il possible pour les étudiants marocains de se rendre au Québec en ce moment ? Comment se déroule la rentrée pendant la pandémie ?

La pandémie du Covid-19 crée des conditions exceptionnelles pour la rentrée, partout dans le monde. Quelques établissements universitaires québécois offrent des programmes en présentiel, en respectant toutes les directives des autorités sanitaires. Beaucoup d’établissements ont toutefois opté pour l’enseignement à distance, pour la sécurité des étudiants, des professeurs et du personnel. Ce «virage» se fait sans aucun compromis sur la qualité de l’expérience pédagogique ou de l’interface professeur-étudiant. En tout état de cause, un étudiant inscrit à la session d’automne devra avoir fait une demande de Certificat d’acceptation du Québec (CAQ) et une demande de permis d’études du gouvernement du Canada, les deux documents officiels requis pour poursuivre un parcours d’étude au Québec. Le ministère de l’Immigration, de la francisation et de l’intégration a continué à émettre des CAQ au cours de la présente période. Maintenant, si un étudiant est inscrit à un programme d’études et que celui-ci est offert en distanciel, il devrait néanmoins demander un CAQ et un permis d’études, même s’il ne peut accéder au territoire canadien compte tenu des restrictions actuelles aux déplacements internationaux. En effet, il lui est possible de compléter 50% de son programme d’études en distanciel. Le temps ainsi écoulé en distanciel sera alors considéré pour l’obtention du permis de travail qu’il pourra obtenir à la fin de ses études. Il va sans dire que le contexte sanitaire au Québec et à l’échelle du monde déterminera les conditions de la rentrée de janvier 2021.

Intéressés par des études au Québec ? Ne ratez pas le Salon virtuel le week-end prochain !

Le gouvernement du Québec se prépare à tenir les 3 et 4 octobre prochain un Salon virtuel dédié aux études universitaires au Québec, spécialement conçu pour les étudiants du Maroc et de l’ensemble du continent africain.

L’événement, qui se déroulera sur deux jours de 14 h à 19 h, vise à informer les jeunes africains et leurs parents sur les différentes offres d’études supérieures qui se présentent au Québec. À cet effet, plusieurs universités québécoises ainsi que la Fédération des Cégeps ont été conviées à y prendre part, ceci en plus des gouvernements du Québec et du Canada qui se chargeront de renseigner les participants sur les démarches d’immigration pour études. «Le premier salon ‘’Étudier au Québec-Afrique 2020’’ rassemblera 16 des 18 universités québécoises, ainsi que la Fédération des Cégeps, Montréal International, Québec International et Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.

Le Bureau du Québec à Rabat y sera évidemment, tout comme la Délégation générale du Québec à Dakar et le Bureau du Québec à Abidjan», détaille Alain Olivier. «Les participants auront accès aux kiosques virtuels des universités et pourront échanger par chat ou vidéo avec leurs représentants. Ils auront aussi accès à plusieurs conférences et webinaires sur les études au Québec, le processus d’immigration Québec/Canada. Toute la documentation ainsi que des vidéos d’information seront disponibles pour consultation dans les kiosques virtuels des universités», a-t-il poursuivi.

Pour y participer, les élèves et les parents intéressés n’auront qu’à s’inscrire via le lien suivant : www.etudierauquebec-salonvirtuel.com. «Nous espérons que les jeunes marocains, leurs parents et les intervenants du milieu de l’éducation au Maroc seront nombreux à participer à cet événement !», a déclaré pour finir le chef du Bureau du Québec à Rabat.

 

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