Les Etats membres de l'OMC sont tombés d'accord mardi pour relancer en septembre les négociations visant à interdire les subventions favorisant la surpêche, des discussions qui piétinent depuis plusieurs années, a-t-on appris auprès de l'organisation basée à Genève.
Les délégations ont accepté de se retrouver à partir du 14 septembre pour négocier sur la base d'un texte proposé par le Colombien Santiago Wills, qui dirige les négociations sur ce sujet épineux, alors que l'Onu a fixé 2020 comme année butoir pour parvenir à un accord.
Selon cette source, l'objectif de 2020 pour parvenir à un accord n'a pas été remis en cause, mais certaines délégations, notamment l'Inde, la Malaisie ou le Sri Lanka, ont estimé que les perturbations dans les négociations en raison de la pandémie de Covid-19 pourraient repousser l'échéance à 2021.
Un calendrier de discussions en septembre, octobre et novembre a été fixé, selon la même source.
La Chine, l'Union européenne, les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon sont les cinq premiers pays ou groupe de pays subventionneurs.
Les discussions à l'OMC sur les subventions à la pêche remontent à une vingtaine d'années. Elles ont été, particulièrement, actives au cours de la période 2005-2011, sans toutefois aboutir. L'effort a été relancé après l'adoption par les dirigeants mondiaux des Objectifs de développement durable (ODD) de l'Onu en septembre 2015.
Nombre d'ONG ont appelé à mettre fin à ces subventions à la pêche évaluées à 22 milliards de dollars par an (19,1 mds d’euros), qui, selon elles, profitent à 85% aux grandes flottes industrielles.
Un des objectifs de l'Onu fixe à 2020 le délai pour éliminer les subventions qui contribuent à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et pour interdire certaines formes de subventions qui contribuent à la surcapacité et à la surpêche, en prévoyant un traitement spécial et différencié des pays en développement et des pays les moins avancés.
La conclusion d'un accord a échoué lors de la 11e Conférence ministérielle de l'OMC à Buenos Aires fin 2017, l'ONG Bloom imputant cet échec à l'Inde, hostile à toute mesure contraignante.