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Sécheresse et Covid 19, le monde rural souffre doublement

Si, conscients et disciplinés, les ruraux respectent à la lettre le confinement sanitaire obligatoire sans rechigner, il n’en demeure pas moins que leur détresse est amplifiée par la sécheresse qui menacent leurs revenus et leur quotidien.

Sécheresse et Covid 19, le monde rural souffre doublement

Si les projecteurs en ce temps de pandémie Covid 19 sont plutôt braqués sur les villes, le monde rural semble subir la crise en silence. Et sa crise est plutôt double : le confinement sanitaire obligatoire, en plus du problème majeur de la sécheresse.

Hamid, habitant à douar Ouled Rahmoun dans la région d’El Jadida, affirme que, contrairement aux idées reçues et aux attentes,  le confinement sanitaire obligatoire est respecté à cent pour cent dans tous les douars de sa région. Fini les rassemblements, fini la promiscuité et fini les souks hebdomadaires : les citoyens ont tous répondu présent à l’appel de la Nation et des autorités locales qui ont fourni un effort colossal dans la sensibilisation. «Contrairement à ce qui se passe dans certains quartiers dans certaines villes du royaume, les citoyens n’avaient pas besoin des interventions musclées des agents de l’autorité locale pour rester chez eux», témoigne Hamid, qui affirme que les visites entre familles sont pratiquement bannies. «Même les accolades des salamalecs sont bannies».   

Même topo à douar Ouled Hmid dans la région de Sidi Slimane. «Tout le monde s’évertue à appliquer à la lettre les mesures du confinement sanitaire obligatoire. Il y va de notre salut à tous», indique Abderrazak. Selon lui, tous les habitants de son douar et ceux des douars voisins, qu’il connait presque tous, respectent scrupuleusement, et sans rechigner, la situation de crise actuelle.    

En sus du confinement, la sécheresse   

Le confinement n’est pas la seule préoccupation des campagnes marocaines. Une autre crise, non des moindres, pointe le nez, avec son lot de problèmes, de préoccupations et de répercussions. Il s’agit de la sécheresse, ennemi juré des agriculteurs. «Dans notre région, connue par les cultures céréalières en bour, les récoltes précoces sont foutues à près de 80% et, par ricochet, l’état du cheptel en reçoit un sérieux coup, suite à la hausse du prix des aliments pour bétail», indique Hamid, de la région d’El Jadida. «Cet état de cause se répercute profondément sur la vie des fellahs dont le moral est à zéro», explique-il.  

La situation est presque identique dans la région de Sidi Slimane, connue par son agrumiculture. «A cause du confinement qui a engendré la rareté de la main d’œuvre et la baisse de la demande, les oranges sont actuellement en train de pourrir dans leurs arbres», affirme Abderrazak, qui explique que les revenus des récoltes des oranges représentent l’essentiel du budget annuel des propriétaires et des travailleurs de champs de la région.   

Culture condamnée, bétail en danger, confinement sanitaire : rien ne va donc plus pour les fellahs, qui attendent toujours l’intervention de l’Etat pour les aider à surmonter la crise. Et surtout la providence divine.

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