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28,3 milliards de DH d’exportations supplémentaires à saisir par les entreprises marocaines en 2022, selon Euler Hermes

Dans un contexte de normalisation des échanges internationaux, la demande étrangère additionnelle adressée au Maroc en 2022 s’élèverait à environ 28,3 milliards de DH, selon Euler Hermes. Outre les services (+12,65 milliards de DH), les exportateurs marocains auront de belles opportunités à saisir, particulièrement dans l’électronique (+3,97 milliards de DH), la chimie (+2,85 milliards), le textile (+2,39 milliards) et l’agroalimentaire (+1,26 milliard). Les marchés les plus porteurs se trouvent en Espagne et en France, mais aussi en Italie et aux États-Unis.

28,3 milliards de DH d’exportations supplémentaires à saisir par les entreprises marocaines en 2022, selon Euler Hermes
Malgré les perturbations actuelles des chaînes d’approvisionnement dans le monde, Euler Hermes ne constate pas de tendance claire au reshoring (relocalisation) ou au nearshoring (délocalisation de proximité).

Les exportateurs marocains devraient se frotter les mains. Dans un contexte de normalisation des échanges internationaux, la demande étrangère additionnelle adressée au Maroc en 2022 s’élèverait à environ 28,3 milliards de DH, selon Euler Hermes. Dès l’année prochaine, les exportateurs marocains auront donc de belles opportunités à saisir. Sans surprise, le secteur des services (services financiers, services aux entreprises, consulting, voyages, SAV/plateaux téléphoniques...), un domaine d’excellence depuis longtemps, profitera le plus de la hausse de la demande mondiale avec un gain potentiel à l’export de 12,65 milliards de DH. Pour le commerce des biens, les opportunités additionnelles à l’export concernent essentiellement l’électronique (+3,97 milliards de DH), la chimie (+2,85 milliards, les engrais phosphatés inclus), le textile (+2,39 milliards) et l’agroalimentaire (+1,26 milliard). S’ajoutent la construction automobile (+794 millions de DH), la construction (+453 millions), la métallurgie (+425 millions), les équipements de transport (+376 millions), l’énergie (+324 millions), l’informatique et télécoms (+314 millions) et le secteur pharmaceutique (+115 millions). 

Selon les données fournies par Euler Hermes au «Matin», plus d’un quart des gains potentiels à l’export à saisir pour les entreprises marocaines se trouvent en Espagne (+4,61 milliards de DH) et en France (+3,67 milliards). Parmi les autres marchés les plus porteurs pour les entreprises marocaines en 2022, on retrouve l’Italie (+773 millions), les États-Unis (+691 millions), les Pays-Bas (+678 millions), le Brésil (+661 millions), l’Allemagne (+590 millions) et la Turquie (+378 millions).  Qu’en est-il de la demande potentielle issue de l’Afrique ? D’après les prévisions de l’assureur-crédit, aucun pays africain ne figure sur la liste des 19 principaux marchés où le Maroc pourra réaliser des gains à l’export l’année prochaine.

La croissance du commerce international atteindrait 5,4% en 2022 et 4% en 2023
Globalement, ce rebond de la demande étrangère adressée au Maroc s’explique par la croissance du commerce mondial qui restera solide en 2022 et 2023, selon Euler Hermes, avec de clairs gagnants à l’échelle sectorielle et régionale. En effet, le commerce international croîtrait de 5,4% l’année prochaine et de 4% en 2023 avant de retourner progressivement à son niveau d’avant-crise. Selon l’assureur-crédit, l’énergie, l’électronique et les machines et équipements sont les secteurs qui profiteront le plus de la croissance du commerce mondial lors des deux prochaines années. En 2023 toutefois, c’est l’automobile qui se distinguera, notamment au Maroc. En effet, les gains à l’export pour le secteur automobile marocain en 2023 devront monter à 2,37 milliards de DH : +2,14 milliards pour les constructeurs et +226 millions pour les équipementiers. En attendant, les perturbations des chaînes d’approvisionnement à l’international devraient rester fortes jusqu’au second semestre 2022. En cause, le rebond de l’épidémie Covid-19 dans le monde entier, l’intense politique Zéro-Covid maintenue par la Chine. Les économies avancées souffrent plus des goulots d’étranglement en matière d’approvisionnement que des difficultés liées à la demande : selon Euler Hermes, 75% de la contraction actuelle des échanges commerciaux internationaux en volume est due à l’incapacité des entreprises à produire faute d’intrants et de matières premières, et 25% sont attribués aux délais rallongés de transport.

L’Europe doit investir dans les infrastructures portuaires
En termes de dépendance aux biens intermédiaires importés, l’Europe est plus exposée que les États-Unis. Sans augmentation des capacités de production ni investissement dans les infrastructures portuaires, la normalisation des perturbations affectant les chaînes d’approvisionnement pourrait ainsi prendre plus de temps en Europe, et ne survenir qu’après 2022, surtout si la demande continue de tourner à un niveau plus élevé que son potentiel. Selon Euler Hermes, en Europe, les secteurs les plus exposés aux pénuries d’intrants sont les équipements ménagers, l’électronique, l’automobile et les machines et équipements.
«La Chine est un facteur de risque important pour l’Europe : nous estimons qu’une baisse de 10% des importations européennes en provenance de Chine entraînerait un recul de l’activité de 6% pour le secteur de la métallurgie, de plus de 3% pour l’automobile (incluant les équipements de transport) et de plus de -1% pour les ordinateurs et l’électronique», détaille Ano Kuhanathan, conseiller sectoriel senior chez Euler Hermes, à l’occasion de la publication d’une nouvelle étude sur le commerce mondial. 

La France, qui est parmi les principaux partenaires économiques du Maroc, reste relativement préservée des perturbations des chaînes d’approvisionnement à l’échelle mondiale, «grâce à l’orientation de son appareil exportateur, plus tourné vers les services que vers l’industrie». 
Ainsi, en 2022 et 2023, les exportations françaises devraient croître de 4,6 et 1,8% respectivement. La demande additionnelle adressée à la France est estimée à +45 milliards d’euros  en 2022 et +25 milliards en 2023. «Le manque à gagner à l’export relatif à la crise Covid-19 sera ainsi comblé d’ici 2 ans», estiment les experts d’Euler Hermes 

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