La question de l’attractivité territoriale devient une nécessité de survie pour tout territoire désirant se faire une place dans l’échiquier national, régional ou mondial. Telle est, en substance, la teneur du débat animé à l’occasion de la deuxième édition de l’Africa Place Marketing organisée le 24 et 25 novembre 2021 par Casablanca Events et Animation, pilote de la démarche d’attractivité «Wecasablanca», sur le thème central «Tous acteurs d’hospitalité et d’attractivité des territoires». Le choix de cette thématique conforte l’idée selon laquelle la réussite de toute démarche de marketing territorial repose d’abord sur la participation de l’ensemble des acteurs du territoire, en l’occurrence les élus, les collectivités, les agences de développement, les administrations publiques, les professionnels, les universitaires, les chercheurs, la société civile, etc.
Plantant le décor, Mohamed Jouahri, directeur général de Casablanca Events et Animation, a souligné de prime abord que les défis actuels liés à l’attractivité des territoires sont énormes : «La crise sanitaire engendrée par la Covid-19 a mis en exergue l’importance du marketing territorial. En effet, les territoires cherchent aujourd’hui à retenir et à soutenir les populations actives, à savoir les résidents, les investisseurs, les jeunes, les touristes, les étudiants… tout en développant de nouvelles perspectives territoriales.» M. Jouahri a profité de cette occasion pour rappeler qu’une marque territoriale n’a rien à voir avec une marque commerciale. Il s’agit d’une marque de reconnaissance et de différenciation «qui porte le sens et l’essence du territoire et un outil porteur d’une image qui oriente la promotion du territoire et inspire les plans d’action de son attractivité».
L’idée à travers le développement de cette solution, affirme le DG de Casablanca Events et Animation, est de rassembler les acteurs autour d’un bien collectif et de les fédérer aussi autour des valeurs communes et des projets structurants du territoire. «C’est justement dans le cadre du plan de développement du grand Casablanca que “Wecasablanca” a été lancée pour accompagner la transformation de la métropole et la propulser au rang des capitales africaines et euro-méditerranéennes. En effet, cette démarche est l’aboutissement de l’attractivité scientifique, propre, très participative et partagée impliquant toutes les parties prenantes du territoire et imprégnée des meilleures pratiques internationales», a relevé M. Jouahri.La séance inaugurale du symposium a été ponctuée par des interventions d’experts nationaux et internationaux qui ont débattu de plusieurs thématiques portant notamment sur «La place du marketing territorial dans l’hospitalité et l’attractivité des territoires». Prenant part à cette table ronde, Christophe Alaux, DG de la Chaire française «Attractivité et nouveau marketing territorial» rappelle que le marketing territorial est une démarche rationnelle inspirée du marketing commercial. Il s’agit d’un instrument qui répond bien aux différents sujets d’attractivité territoriale, en associant et impliquant tous les partenaires concernés, notamment les acteurs du territoire, dans un projet collectif destiné à définir une offre attractive structurée et sur mesure. L’enjeu pour ce chercheur en marketing public est d’adapter la démarche d’attractivité aux particularités de chaque territoire, mais aussi d’améliorer la qualité de vie de ceux qui vivent sur le territoire ciblé.
Hassan Azouaoui, chercheur en marketing territorial, a indiqué pour sa part que «le markéting territorial n’est pas de la communication, c’est plutôt une manière de penser la politique territoriale qui consiste à réfléchir, à décider et à agir en fonction des cibles que nous visons. Il s’agit d’une démarche qui englobe trois niveaux différents : stratégique, sectoriel et de projets». Du point de vue pratique, ce professeur agrégé en économie et gestion affirme que le markéting territorial se faisait au Maroc d’une manière spontanée. «La pratique était toujours là, mais se faisait de manière non réfléchie et non structurée. Mais avec la régionalisation avancée, la donne a changé. On commence à sentir le besoin en termes d’expertise en marketing territorial». L’occasion aussi pour M. Azouaoui d’appeler les différentes parties prenantes à redoubler d’efforts pour adapter le concept au contexte territorial.