Amazon a plus que triplé son bénéfice net, à 8,1 milliards de dollars pour la période de janvier à mars, signe que l'appétit pour le commerce en ligne ne faiblit pas alors que certains pays, dont les Etats-Unis, émergent progressivement de la pandémie. Le géant américain des technologies a, aussi, largement dépassé les attentes du marché avec un chiffre d'affaires de 108,5 milliards de dollars, supérieur à ses propres prévisions et en hausse de 44% sur un an, alors que l'entreprise avait déjà enregistré une forte croissance au premier trimestre 2020. Son titre s'appréciait de 4% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.
«C'est une accélération par rapport à la croissance de toute l'année dernière, et une autre indication que le coup de pouce aux affaires d'Amazon en 2020 ne montre aucun signe de déclin», a commenté Nicole Perrin, analyste du cabinet eMarketer. La croissance du groupe de Seattle est portée par les ventes sur sa plateforme de e-commerce, notamment en Amérique du Nord, mais aussi par les services aux entreprises qui utilisent sa place de marché (24 milliards de dollars, +64%) et par les recettes publicitaires (7 milliards de dollars, +77%). «Le volume de la distribution qui passe par des canaux numériques continue d'augmenter et va donc soutenir encore plus les dépenses publicitaires à l'avenir», a ajouté Nicole Perrin.
Mi-avril, Amazon a annoncé compter plus de 200 millions d'abonnés dans le monde à son service Prime, qui donne accès à des livraisons gratuites et rapides et à des plateformes de streaming. La formule coûte une douzaine de dollars par mois et a été adoptée par quelques 50 millions de personnes pendant l'année de la crise sanitaire, signe de la transition accélérée vers les achats sur internet. Les investisseurs guettent les signes d'un ralentissement de cette transition, mais ils ne les trouveront pas chez Amazon. Le groupe table sur un chiffre d'affaires compris entre 110 et 116 milliards de dollars pour le trimestre en cours, soit 24 à 30% de plus sur un an, si le «Prime Day», sa journée de soldes, se tient bien entre avril et juin.
En 2020, Amazon a généré plus de 500 milliards de dollars de ventes en ligne, 45% de plus qu'en 2019, selon eMarketer. En 2021, la croissance devrait revenir à des taux habituels, de l'ordre de 15%. Selon ce scénario, la plateforme détient 11,7% du marché mondial du e-commerce.
AWS, sa division de cloud (informatique à distance), n'est pas en reste, avec un chiffre d'affaires de 13,5 milliards au premier trimestre, en hausse de 32% sur un an.
Le commerce en ligne et le cloud sont deux secteurs numériques qui ont explosé pendant la pandémie, à la faveur des restrictions de déplacement. Les géants de la Silicon Valley (Google, Apple et Facebook) ont tous publié des résultats trimestriels faramineux cette semaine.