La première réunion ministérielle «V4+Maroc» du Groupe de Visegrád s’est ouverte, mardi à Budapest. Quelle est votre lecture de la participation du Maroc ?
Quel profit le Maroc peut-il tirer de ce rapprochement avec cet ensemble régional ? Et que représente le Maroc pour ce groupement ?
Effectivement, ces États ne s’étaient pas adressés au Maroc de manière fortuite. Leur lecture de la configuration géopolitique régionale les a orientés vers notre pays. Le Maroc pourrait renforcer sa vocation en tant que partenaire privilégié de l’Europe et approfondir ses liens avec l’Union européenne dont ces États sont des membres. Le Maroc aura beaucoup à gagner sur le plan économique à travers l’ouverture de nouveaux marchés qui se trouvent aux portes de sa zone de partenariat principal. Le Royaume, en phase offensive sur le plan géopolitique et politique, pourrait trouver un soutien important pour la marocanité du Sahara dans la mesure où historiquement ces États sont très sensibles au phénomène du séparatisme. En outre, le Maroc est une tête de pont qui pourrait permettre à cet ensemble de consolider les liens avec les États africains. La question de l’immigration clandestine est également un motif important. L’État marocain a fait preuve d’un certain volontarisme en adoptant sa propre doctrine et stratégie dans ce domaine.Dans quelle mesure cette diversification de partenaires peut-elle éviter au Maroc de rester otage de ses alliés traditionnels ?
De par leur expérience récente, l’État et la diplomatie marocains sont conscients de cette nécessité. Le monde d’aujourd’hui, plein d’incertitude, fait basculer les États dans des attitudes instables et changeantes. Quand vous diversifiez vos partenaires, vous vous procurez des choix supplémentaires afin d’éviter des situations de blocage. Au sein même de l’Union européenne, il existe des blocs d’États qui ont des intérêts divergents.Lire aussi :