La richesse de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) a progressé au cours des deux dernières décennies, mais dans une moindre mesure que le PIB régional. C’est ce qui ressort du nouveau rapport de la Banque mondiale sur l’évolution des richesses des nations. Selon l’Institution de Bretton Woods, le capital humain représente la part la plus faible de la richesse totale par rapport aux autres régions, avec un déséquilibre significatif entre les sexes.
Le document indique par ailleurs que le capital naturel non renouvelable constitue une grande partie de la richesse de la région. Ce qui pose des difficultés aux pays dépendants des ressources fossiles en raison de la volatilité des prix. Quant aux pays tributaires des revenus tirés des combustibles fossiles, ils se heurtent à des défis singuliers face aux efforts mondiaux visant à engager un développement sobre en carbone. «Bien que les terres cultivées demeurent le principal actif naturel renouvelable de la région, leur part dans la richesse par habitant a diminué au cours des deux dernières décennies. La région devra préserver et restaurer ses actifs naturels renouvelables pour favoriser une plus grande diversification de sa richesse», recommande l’institution mondiale.
En Afrique subsaharienne, la richesse par habitant a globalement augmenté au cours des deux dernières décennies, mais à un rythme inférieur à celui des autres régions. Néanmoins, nuance le rapport, 11 pays ont connu une stagnation, voire une baisse de la richesse par habitant entre 1995 et 2018, la croissance démographique ayant excédé l’augmentation nette de la valeur des actifs. Sur un autre registre, le capital humain de la région a progressé plus rapidement que tout autre actif. Mais, encore une fois, cette croissance a été inégale et la part féminine du capital humain ne représente qu’environ un tiers du total. La richesse en capital naturel, quant à elle, a diminué et de nombreux pays d’Afrique subsaharienne sont fortement dépendants des revenus provenant de ressources naturelles non renouvelables, notamment les combustibles fossiles.
À l’échelle mondiale, la richesse totale a progressé, mais c’est aux dépens de la prospérité future. Et les inégalités se sont creusées. Selon la Banque mondiale, les pays qui épuisent leurs ressources pour engranger des profits à court terme compromettent la durabilité de leur développement économique. En effet, si des indicateurs tels que le produit intérieur brut (PIB) sont traditionnellement utilisés pour mesurer la croissance économique, le rapport démontre que pour savoir si une croissance est durable, il faut prendre en compte à la fois le capital naturel, le capital humain et le capital produit.
Pour les experts de la Banque, une compréhension plus poussée et plus nuancée de la durabilité des richesses est indispensable pour bâtir un avenir vert, résilient et inclusif. Il est ainsi essentiel, aux yeux de l’Institution mondiale, d’accorder la même importance au capital naturel renouvelable et au capital humain qu’aux sources plus traditionnelles de croissance économique.