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Banque mondiale : Les élèves de la région MENA ont pris du retard dans leurs études à cause de la pandémie

Banque mondiale : Les élèves de la région MENA ont pris du retard dans leurs études  à cause de la pandémie
Les élèves des zones rurales de la province de Sefrou semblent s’adapter au nouveau contexte du risque sanitaire du Coronavirus (Covid-19), où l’école doit continuer...même à distance.

Malgré l’accessibilité de l’apprentissage à distance durant la période de fermeture des établissements scolaires, les élèves de la région MENA ont pris du retard dans leurs études par rapport aux élèves des années précédentes, indique la Banque mondiale, qui plaide pour un retour des élèves en classe. Dans un blog intitulé «Pour une reprise accélérée de l’apprentissage : les élèves et les systèmes éducatifs face à une nouvelle normalité», l’institution basée à Washington cite notamment une étude mondiale de McKinsey, qui compare les progrès accomplis par les élèves à la fin de l’année scolaire 2021 et les données correspondantes pour les années précédentes. Cette étude fait ressortir que les acquis ont considérablement pâti de la Covid dans la région MENA.

«Les perturbations qui ont débuté il y a presque deux ans ont touché plus de 110 millions d’élèves dans la région», indiquent les auteurs du blog, notant que les établissements scolaires ont été fermés, en moyenne, pendant une centaine de jours : les cours ont repris en personne pour certains élèves au bout de quelques semaines tandis que l’apprentissage en ligne s’est poursuivi bien plus longtemps pour d’autres et continue même à ce jour dans certains cas.

«L’aggravation de la perte d’opportunités pour certains groupes vulnérables, comme les filles dans différents contextes, est tout aussi déconcertante», soutient l’institution de

Bretton Woods.

Si la scolarité ouvre des perspectives à tous les élèves, investir dans la poursuite des études a un rendement plus élevé pour les filles (11%) que pour les garçons (7,3%) dans la région, relèvent les auteurs du blog. Toutefois, selon les estimations de l’UNESCO, près de 500.000 filles pourraient ne jamais reprendre leur scolarité après la pandémie dans la région MENA. «Ce brusque arrêt de leurs études causera une plus grande perte financière sur la durée de leur vie et risquera de les défavoriser davantage sur le plan social», prévient-on.

En outre, le taux de pauvreté des apprentissages (c’est-à-dire la proportion d’enfants âgés de 10 ans qui ne sont pas en mesure de lire et de comprendre un texte simple), évalué à 63% en 2019, a probablement augmenté pour atteindre près de 70% en raison des perturbations provoquées par la pandémie, selon la Banque mondiale.

Pour remédier à cette situation, les experts de la BM soulignent qu’il est «essentiel, en tout premier lieu, de rouvrir les établissements scolaires et d’assurer le retour des élèves en classe».

Deuxièmement, poursuit la même source, il sera important de déterminer l’ampleur des pertes d’apprentissages en procédant à de rapides évaluations concises. Les autorités publiques pourront, grâce aux données collectées, adapter l’appui supplémentaire qu’ils fourniront, recadrer les programmes d’études et ajuster le calendrier scolaire pour optimiser l’impact de la reprise.

Troisièmement, il faudra prévoir des programmes de soutien et de rattrapage à l’intention des groupes prioritaires (les enfants ayant des difficultés scolaires ou défavorisés sur le plan économique, les enfants ayant des besoins éducatifs spéciaux, les groupes courant un risque plus élevé d’abandonner leurs études, et ceux qui ont du mal à apprendre à distance).

«Bien que cette approche soit celle qui présente le plus de difficultés, il importe néanmoins de la poursuivre sans tarder pour combler les déficits d’apprentissage survenus au cours des dernières années. Les enfants profiteront mieux des mesures de rattrapage si ces dernières sont ciblées et adaptées à leur niveau d’instruction», explique la Banque mondiale.

Enfin, le soutien apporté ne doit pas viser uniquement les élèves, mais profiter également aux enseignants. Ces derniers œuvrent désormais dans un nouvel environnement qui les confronte à un plus large éventail de niveaux de compétence et à des élèves ayant des besoins socio-affectifs différents, relève le blog.

«La formation habituelle des enseignants ne donne probablement pas à ces derniers les moyens de faire face à ces situations», estiment les auteurs de l’article, ajoutant qu’il faudra que le développement professionnel des enseignants accorde une place prédominante au mentorat et à la formation de communautés de praticiens du savoir. 

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