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Bob Oré Abitbol : «“Le goût des confitures” est devenu un livre-culte que l’on se passe de génération en génération»

L’auteur judéo-marocain Bob Oré Abitbol a récemment présenté au Maroc son nouveau livre «Le goût des confitures», disponible en français et en arabe. Il s’agit d’un doux et émouvant voyage dans le Maroc pluriel des années 1960.

Bob Oré Abitbol : «“Le goût des confitures” est devenu un livre-culte que l’on se passe de génération en génération»

Le Matin : Pourquoi avoir choisi le titre «Le goût des confitures» ? Est-ce qu’il évoque un souvenir de votre enfance ?
Bob Oré-Abitbol :
Oui, absolument ! Ma mère confectionnait des confitures exceptionnelles qui embaumaient toute la maison, notre rue, que dis-je, notre quartier tout entier ! Il me semblait que la ville dans son ensemble n’était qu’un immense oranger. Je n’avais qu’à me pencher un tout petit peu pour déguster la plus exquise des confitures. Alors vous me demandez si elles me rappellent mon enfance. Elles sont toute mon enfance !

Quels sont les souvenirs que vous avez tenu à partager avec vos lecteurs ?
Tout ! Mon premier baiser, mon premier amour avec Marika la magnifique, ma journée de plage avec Léa, l’extraordinaire vitalité de ma mère partout, en tout temps et en toutes circonstances. Aussi, l’extrême tendresse qui nous unissait et dont nous n’étions pas conscients. Nous nous aimions. C’était ainsi et c’était bien ! Je pense sincèrement que les lecteurs de mon livre vont tellement se retrouver dans mon livre qu’ils penseront l’avoir écrit eux-mêmes.

Votre livre a été traduit en plusieurs langues. Pourquoi cet intérêt à votre avis ?
Mon écriture, je m’en suis rendu compte a posteriori, est universelle. Je vis comme je parle. Je parle comme je vis. Et nous sommes tous semblables, que nous le voulions ou non. Les Russes, les Chinois, les Arabes se retrouvent dans mon écriture simple et vraie, vu que je raconte la vie telle quelle est ! Et elle est ce qu’elle est, partout où on est ! J’écris donc sans fioritures, mais également avec tous les efforts nécessaires pour être lu, pour être compris, «le temps d’un sein nu entre deux chemises». Sinon à quoi ça sert tout ça ? J’écris avec toutes les sensations et de façon à mêler tous les sens à cette aventure extraordinaire que sont la narration et la lecture.

Vous décrivez des habitudes et des pans de vies dans une société qui a totalement changé. Comment voyez-vous le Maroc d’aujourd’hui ?
En même temps désordonné et empli d’espoirs et d’ambitions. Un pays ancien et moderne à la fois, cherchant son identité à travers une myriade de gens riches de leur passé et de leur culture. Cherchant une issue pour trouver une modernité/tradition exemplaire faite d’amour et de vision, d’espoirs et de réalisme. Un passé multiplié au futur. Un futur multiplié au futur. Pas évident a priori. Comment, en effet, être passé et futur à la fois ? En étant soi-même, je suppose !

Est-ce qu’on peut dire que «Le goût des confitures» est un livre historique ?
Mon livre, par un hasard extraordinaire, est devenu un livre-culte, que l’on se passe de génération en génération pour se retrouver soi, mais aussi pour expliquer à nos enfants et petits-enfants ce qu’était notre vie au temps du soleil, bien avant toute cette neige, cette errance et cette diaspora à travers le monde !

Vous êtes un homme d’affaires à succès, pourquoi ce besoin d’écrire ?
Le besoin d’écrire est de loin supérieur à tout autre besoin lorsqu’on est au fond de soi un écrivain. Quand on est sincère, totalement sincère, on rejoint Dieu lui-même qui nous inspire et parfois même écrit l’histoire pour nous.

Quels sont vos projets ?
Tout, et un peu plus ! Écrire et faire jouer une pièce en darija que j’écris en ce moment et qui sera traduite par Saïd Ahid qui a déjà fait la traduction du «Goût des confitures». Finir le livre «Le fils du relieur» que j’écris en ce moment et qui raconte l’histoire de mon père, toujours au Maroc, où il est né et où il est mort. Je crois en la paix et en l’harmonie entre les hommes, les femmes et les peuples en général. Continuer donc d’œuvrer pour une meilleure connaissance et encore plus d’interactions entre juifs et musulmans. Je rêve de ça ! Je suis aussi un poète, j’ai le droit de rêver !  

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Biographie de l’auteur 

Bob Oré Abitbol, également connu sous le nom de Bob Oré, est un entrepreneur, auteur, éditeur de livres, marchand d’art, créateur de mode et philosophe canadien. Il est le créateur de la marque de vêtements de luxe et de sacs à main Bob Oré, fondateur de la galerie d’art BOA, et co-éditeur et éditeur de Balzac Éditeurs et Balzac Publishing. Il est l’auteur primé de cinq livres publiés, sept pièces de théâtre et deux livres de poésie. Dans «Le goût des confitures», l’auteur nous entraîne dans le Casablanca d’autrefois, des ruelles bouillonnantes de vie du centre-ville à la Corniche baignée par l’Atlantique en passant par les villas fleuries d’Anfa. Au fil des pages, comme dans un roman de Marcel Pagnol, on s’attache à ces personnages pittoresques dépeints avec beaucoup d’humour et d’amour par l’auteur, qui a conservé une nostalgie évidente et un lien très fort avec son pays natal.

 

 

Propos recueillis par Nadia Ouiddar

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