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Brice Bexter El Glaoui : «Le Maroc a beaucoup d’histoires à exporter, il faut avoir le courage de le faire»

Le jeune acteur franco-maroco-anglo-tchèque Brice Bexter El Glaoui nous parle de son rôle dans le film «Redemption Day» de Hicham Hajji. Il nous parle aussi de son expérience avec les stars internationales et de ses nouveaux projets.

Brice Bexter El Glaoui : «Le Maroc a beaucoup d’histoires à exporter, il faut avoir le courage de le faire»
Brice Bexter El Glaoui

Parlez-nous plus de votre rôle dans le film Redemption Day actuellement en salles nationales ?

Je joue le rôle d’un agent antiterroriste de la BCIJ (Bureau central d’investigations judiciaires, la version marocaine du FBI). C’est l’un des rôles principaux du film. L’histoire en bref est celle d’une archéologue américaine en mission à la frontière maroco-algérienne pour découvrir les plus anciens ossements humains retrouvés à Jbel Ighoud.

Durant cette recherche, elle est kidnappée par un groupe de Daech qui n’appartient ni à l’Algérie ni au Maroc. C’est Sami Naciri qui joue le rôle du chef des terroristes. Ceci angoisse son mari, un ancien marine, incarné par Gary Dourdan. Il appelle son ancien ami avec qui il s’est battu en Syrie : c’est moi Youness Laâlej. Durant tout le film, Gary revient au Maroc et utilise son grand pouvoir d’action pour tenter de récupérer sa femme. Son ami lui montre les rouages et traduit pour montrer qu’un agent de la BCIJ marocaine peut être comme un agent de la FBI américaine. Il peut dealer avec les problèmes internationaux de diplomatie. On a voulu mettre notre police marocaine au même niveau que les forces américaines. J’espère qu’on y est arrivé.

Comment s’est passé le tournage ?

C’était dur. Il y avait la pression du budget qui ne permettait pas les erreurs, celle du temps et des grands acteurs.

Mais on a réussi à gérer. C’est mon premier grand rôle mais j’avais déjà fait d’autres projets avec des rôles secondaires, j’étais un peu rodé.

J’ai beaucoup appris dans ce film mais j’ai ramené aussi mon expérience.

Comment était le travail avec le réalisateur Hicham Hajji ?

C’était bien même si ce n’était pas tous les jours facile parce qu’on était tellement proches. Hicham n’avait pas la même proximité avec d’autres personnes qui viennent travailler et repartent.

On a un passif, une amitié… Le dialogue était plus facile avec moi mais beaucoup plus dur. Il pouvait me dire le fond de sa pensée. J’avais peur de ne pas envoyer l’image qu’il voulait de moi mais maintenant quand je regarde le film je vois qu’il a fait un très bon travail parce qu’on ne me reconnait pas.

Il est arrivé à sortir de moi, le flic, le stress…

On peut dire que c’est le rôle qui vous propulse sur le devant de la scène artistique ?

J’ai été invité l’année dernière au Festival international du Caire où j’ai été nommé «Arab Star of Tomorrow 2020» par le magazine Screen International. J’ai eu plusieurs opportunités grâce à Redemption Day.

À votre avis, est-ce qu’on a les compétences humaines pour propulser le cinéma marocain sur le niveau international ?

Absolument. Le Maroc est depuis toujours un pôle pour le cinéma. On est le Hollywood de l’Afrique. Les équipes marocaines ont la rigueur et l’expérience de travailler avec les plus grands réalisateurs et producteurs.

La biodiversité marocaine est également excellente. La seule chose à faire c’est d’internationaliser notre cinéma comme a fait Hicham Hajji. Nous avons beaucoup d’histoires à exporter. Il faut qu’on ait le courage de le faire. Hicham a cette attitude de croire que pour internationaliser le cinéma il faut faire des films en langue anglaise pour que les gens puissent comprendre l’histoire. On montre également le nouveau Maroc, moderne. Il faut aussi que les réalisateurs comme Hicham puissent réunir le maximum d’investisseurs pour les convaincre de vendre nos histoires à l’étranger.

Des réalisateurs avec lesquels vous voudriez travailler ?

Ce que m’a appris mon parcours jusqu’à présent c’est qu’il ne faut pas toujours aller vers des noms connus. Il faut donner la chance aux jeunes cinéastes comme Hicham Hajji. Il m’a dit qu’il me donne le rôle de ma vie et il l’a fait. En tant qu’acteur, il faut être ouvert à tout projet et avec la motivation on peut tout faire.

Quelle est votre actualité outre Redemption Day ?

J’ai hâte de voir ce que le public pensera de mon rôle dans le biopic de Fatema Mernissi par Abderrahman Tazi. Je joue dans le film Atoman (l’homme du vent en amazigh) 

de Anouar Moatassim. 

C’est le premier concept de super-héros marocain avec un casting international. J’y joue le rôle d’un jeune berbère. Le projet inspiré de la mythologie amazighe a été tourné 

au Maroc. 

Outre d’autres rôles dans des projets étrangers, j’ai un autre film, «The Moderator» avec Hicham Hajji où je joue le rôle d’un policier américain avec Gary Dourdan.

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