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Café 7e Art : la démolition vise à restituer le cadre originel du site en vertu d’un engagement avec l’Unesco

La décision de la démolition du café Septième art a suscité une vive polémique, alimentée notamment par les habitués du café, en majorité des artistes et des intellectuels. Mais n’en déplaise aux nostalgiques, le site doit retrouver son cadre d’antan en vertu d’un engagement avec l’Unesco.

Café 7e Art : la démolition vise à restituer le cadre  originel du site en vertu d’un engagement avec l’Unesco
Ph. Kartouch

Situé en plein centre-ville de la capitale, sur l’avenue Allal Benabdellah, le Café Septième art a acquis une large popularité depuis son ouverture en 1997. C’est pourquoi il est tout à fait compréhensible que les nostalgiques soient mécontents et s’élèvent même contre sa démolition. Mais en fait, le site abritant ce café doit être réhabilité et réaménagé de manière à lui restituer son aspect originel, et ce en vertu d’un engagement pris dans le cadre de l’inscription de Rabat sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Selon l’archéologue et historien Mohamed Es-Semmar, le site du café n’était qu’un espace minéral et végétal qui se trouvait derrière des bâtiments historiques, notamment l’ex-résidence du Maréchal Lyautey et le premier Palais de Justice de Rabat (qui est orienté vers le boulevard Mohammed V). «Cet espace chargé d’histoire se trouvait à proximité de ces deux bâtiments d’une grande importance patrimoniale, avant même la construction de la Salle du cinéma Septième art à l’époque de l’indépendance. Donc, cet espace minéral et végétal reliait les boulevards Allal Benabdellah et Mohammed V, où il y a d’autres bâtiments phares comme la Banque du Maroc, la Grande Poste et d’autres très belles façades des deux côtés qui représentent une époque de l’architecture Art Déco», précise le docteur Es-Semmar.

Cette dimension historique et patrimoniale justifie donc la décision de démolition, puisque le décret (2017) se rapportant à l’inscription de Rabat sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 2012 stipule que tous les espaces communs devraient être récupérés et remis dans leur état initial. «Je comprends la nostalgie des habitués de ce café. Mais si on prend le côté architectural et l’âme du site, on doit respecter la conception initiale, qu’elle soit architecturale ou végétale. Avant la construction de ce café, à la place il y avait seulement un kiosque loué par la mairie de Rabat (ou la commune de Hassan à l’époque) à l’exploitant. La mairie de Rabat a retiré l’autorisation de cette exploitation. Donc, le problème sur le plan juridique est clos. L’espace est devenu libre et peut renaître et retrouver son aspect originel», souligne Mohamed Es-Semmar, espérant convaincre tous ceux qui se sont élevés contre cette décision, qui est en fait un engagement envers l’Unesco et les instances nationales et internationales. 

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