Les treize cas de Covid-19 identifiés chez les footballeurs du club portugais Belenenses SAD, qui pour cette raison n'avait pas pu aligner suffisamment de joueurs samedi face au Benfica, sont les premiers au Portugal à être "liés" au variant Omicron du coronavirus, a annoncé lundi l'Institut national de santé (Insa).
"Les tests préliminaires effectués par l'Insa suggèrent fortement que tous les treize cas associés aux joueurs du Belenenses SAD sont liés au variant préoccupant Omicron", a indiqué cette agence publique dans un communiqué, en précisant que l'un d'entre eux avait récemment voyagé en Afrique du Sud.
Le nouveau variant, dont l'existence a été révélée par l'Afrique du Sud, présente "un risque très élevé" au niveau mondial a mis en garde l'OMS lundi alors qu'il continue sa progression dans le monde, suscitant toujours plus d'inquiétude.
La tenue du match de 12e journée du championnat portugais entre les deux clubs de Lisbonne a provoqué une vive polémique, la rencontre n'ayant été interrompue qu'en début de deuxième période quand l'équipe du Belenenses SAD s'est vue réduite à six joueurs alors que le Benfica menait 7-0.
Frappée par plus d'une vingtaine de cas de Covid parmi son effectif et son encadrement, l'équipe professionnelle formée après une scission du club historique du quartier de Belém n'a pu débuter la rencontre qu'avec neuf joueurs, en faisant appel à des jeunes joueurs de son équipe de réserve et en repositionnant un gardien de but de 20 ans comme attaquant.
Après la pause, seuls sept joueurs de Belenenses ont eu le courage de revenir sur la pelouse et, après la blessure de l'un d'entre eux, l'arbitre a fini par siffler la fin anticipée du match conformément au règlement lorsqu'une équipe est réduite à six joueurs.
A l'issue du match, le président du Belenenses SAD, Rui Pedro Soares, a assuré avoir demandé à la Ligue portugaise de reporter la rencontre qui, selon lui, a répondu que la rencontre pouvait débuter avec au moins huit joueurs et que le club s'exposait à des sanctions s'il déclarait forfait.
Un responsable de la Ligue cité dans les médias locaux a confirmé avoir eu un contact téléphonique avec le président de Belenenses mais, d'après lui, l'instance n'a pas reçu de "demande formelle" en vue d'un report du match.
"C'est une page noire dans le football portugais, mais le Benfica n'est en rien responsable", a de son côté réagi le président du Benfica, Rui Costa.
"Honte", a titré dimanche en Une le quotidien sportif A Bola, estimant que le public avait assisté à "un match qui n'aurait jamais dû avoir lieu", tandis que Record, l'autre grand quotidien sportif portugais, proclamait que le football national avait "touché le fond".