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Défaillances des entreprises : La tendance toujours à la hausse

Près de 11.000 entreprises devraient tirer leurs rideaux en 2021. Un chiffre record en raison de la crise qui persiste, mais pas que… Les délais de paiement restent parmi les plus longs au monde en plus du climat des affaires qui demeure en deçà des standards internationaux.

Défaillances des entreprises : La tendance toujours à la hausse

C’est pour débattre de ces problématiques et pour réfléchir autour des leviers à actionner pour les résoudre que la Chambre de commerce britannique (BritCham) a organisé, jeudi dernier, un webinaire sur le thème «Défaillance des entreprises face à la crise : bilan, perspectives et leviers d’actions».Le constat est unanime : le taux de mortalité des entreprises est inquiétant. D’autant que, selon les intervenants, le nombre de 11.000 défaillances d’entreprises n’est pas le reflet de la réalité du tissu économique national. En effet, Yassine Benkerroum, expert-comptable, commissaire aux comptes et responsable de la Commission fiscale à la CGEM Rabat-Salé-Kénitra, a rappelé que plus de 90.000 entreprises sont aujourd’hui en veille au Royaume. Un chiffre qui interpelle sur la nécessité de trouver des solutions pour rendre plus transparent et plus efficace le processus de mise en veille. Le responsable a également évoqué «la complexité» de la démarche de radiation. «Un processus long et compliqué», a-t-il souligné.

De surcroît, peu d’entreprises ont recours à la procédure de sauvegarde et de redressement judiciaire, ce qui explique le fait que les liquidations restent la première source de défaillances. M. Benkerroum a aussi appelé à développer un marché de la transmission et de la reprise d’entreprise, à l’instar de ce qui se pratique dans de nombreux pays. Il a également insisté sur l’importance pour les entreprises marocaines d’accélérer davantage leur digitalisation, et ce dans une logique intelligente à même de simplifier les procédures et processus.

De son côté, Youssef Guerraoui Filali, président du Centre marocain de la gouvernance et du management, a rappelé que la Loi 32-10 sur les délais de paiement n’était «pas encore totalement appliquée». Plusieurs décrets d’applications sont en attente de validation. En revanche, des leviers intéressants sont à souligner dans la Loi de Finances, souligne-t-il. À noter, par exemple, le remboursement de 13 milliards de dirhams de crédits TVA ou encore l’abattement de 70% de la plus-value sur les cessions d’actifs, à la condition que ce produit soit réinvesti. Une proposition portée par la Confédération patronale. Et de souligner que ces deux leviers vont pouvoir apporter une bouffée d’oxygène et pousser davantage à l’investissement. Cependant, il a précisé que certaines entreprises marocaines ont pu tirer avantage de cette crise, notant que des firmes ont carrément doublé leurs chiffres d’affaires durant cette période.

Nabil Adel, directeur du Groupe de recherche en géopolitique et géo-économie, a pour sa part appelé à la nécessité de rendre publique la liste des entreprises qui enregistrent des incidents de paiement. «Cela apporterait plus de visibilité et de confiance», explique l’économiste. Les entreprises doivent également développer une comptabilité analytique structurée pour se prémunir contre les risques. «Une entreprise bien organisée résiste naturellement mieux aux effets du cycle qu’une entreprise qui ne l’est pas. Le facteur macro-économique agit directement sur la défaillance de l’entreprise», note-t-il.

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