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Développement urbain : Les prérequis d’une planification réussie

Identifier les outils de la planification existants, les adapter aux nouveaux défis à relever, notamment dans le cadre du nouveau modèle de développement, la nécessité d’améliorer l’offre sur le plan qualitatif et spatial... Ce sont autant de solutions avancées par les participants à une conférence scientifique organisée, mercredi à Rabat, en marge de la 5e édition du Salon annuel Al Omrane Expo qui se tient sous le thème «Développement urbain et territorial au Maroc : réalités et perspectives».

Développement urbain : Les prérequis d’une planification réussie
Cette rencontre est tenue en marge de la 5ème édition du Salon annuel Al Omrane Expo.

C’est un fait. Les pays ne pourront atteindre les ambitieux Objectifs de développement durable (ODD) sans une contribution indispensable des villes et des régions. Ainsi, la majeure partie de la population vit et travaille dans des villes, et l’urbanisation ne cesse de progresser partout dans le monde : on anticipe qu’en 2050, 70% de la population mondiale vivra en ville. Les données issues de l’OCDE montrent en outre que les 327 zones métropolitaines de l’OCDE comptant plus de 500.000 habitants concentrent 63% du PIB.

Qu’en est-il du Royaume ? Et quels sont les défis à relever pour accompagner la mise en œuvre du nouveau modèle de développement ? Pour répondre à ces questions et d’autres, le groupe Al Omrane a interpelé ses partenaires, le 24 novembre, autour d’une table ronde, sous format hybride (présentiel et distanciel).
Lors de cette rencontre tenue en marge de la 5e édition du Salon annuel Al Omrane Expo sur le thème : «Le développement urbain et territorial au Maroc : Réalité et perspectives», l’aménageur de référence a invité les intervenants à réfléchir sur ce qui fait la particularité du modèle urbain marocain, et ce qui lui confère la force et le pouvoir de résilience et d’imagination pour s’adapter aux contraintes qui se profilent dans le monde urbain de demain.
«La planification se fait à des échelles territoriales différentes, notamment celle de l’aménagement du territoire, celle de l’urbanisme et puis celle liée à la gestion urbaine. Et pour chaque échelle, il y a une planification adaptée. Ce qu’il faut aussi noter est que la planification a une valeur constitutionnelle. Car au niveau de la constitution marocaine, l’État est passé d’un État planificateur à un État qui oriente. En claire, le rôle de l’État aujourd’hui est d’orienter la politique publique en matière d’aménagement du territoire, et ce sont les régions qui font son opérationnalisation à travers les schémas régionaux de l’aménagement du territoire et à travers les plans de développement régionaux», explique Abdellatif Nahli, secrétaire général du département de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme. Or, pour Nahli, la planification urbaine est nécessaire mais elle n’est pas suffisante, puisque les régions ont besoin aujourd’hui d’être en phase avec le nouveau modèle de développement à l’horizon 2035. «Ceci représente un changement de cap et de paradigme. C’est aussi une nouvelle étape dans la consolidation du projet de société. Je pense qu’on doit renouveler les fondements de la politique urbaine nationale pour lui permettre de mettre en cohésion l’ensemble de l’action publique et d’assoir une planification urbaine intégrée centrée sur le bien-être du citoyen», ajoute-t-il.

Secouer le cocotier
Au-delà du rôle des régions et des communes, les outils de la planification sont-ils toujours adaptés au contexte actuel ? Pour Abderrahmane Chorfi, architecte et urbaniste, le Maroc dispose d’un système «étagé» qui va du schéma national de l’aménagement du territoire, aux schémas régionaux, au schéma directeur d’aménagement urbain puis au plan d’aménagement ou au plan de sauvegarde. «Ce système implique que chacun de ces niveaux doit tenir compte du précédent. Autrement dit, on ne peut pas faire un schéma d’orientation pour une région si on n’a pas le schéma national d’aménagement du territoire. Or ce système-là est pléthorique et est injouable, car il faut une dizaine d’années pour établir chaque type de schéma», explique l’urbaniste.
Pour Badr Kanouni, président du directoire d’Al Omrane Holding, ces délais longs pour établir des schémas d’aménagement sont justifiés. «La planification est une vision à long terme et non pas un simple outil de répondre aux besoins de l’habitat. Elle vise à apporter des réponses aux besoins globaux des citoyens que ce soit en termes d’espace de loisir, culturels, économiques et autres. C’est aussi une vision territoriale du développement. Concrètement, quand on insiste sur l’intervention de tellement de départements ça va de soi, car l’aspect fondamental qu’il faut réussir c’est cette convergence et tout ce travail commun à fournir», note-t-il.
De son côté, le président de la Fédération nationale des promoteurs privés, Taoufik Kamil, a mis l’accent sur la nécessité d’un équilibrage entre les villes et les campagnes, de la réduction des disparités territoriales, évoquant les défis à relever en matière d’innovation et durabilité pour les centres urbains de demain.
Il a, par ailleurs, déploré que le secteur de l’urbanisme soit en manque du foncier, appelant, à cet égard, à une ouverture de zones urbaines nécessitant la mise en place de plans d’aménagement, une structuration et une planification à même d’inscrire le développement territorial dans la durabilité. 

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