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Éducation à l’environnement : les activités parascolaires l’emportent

À l’occasion de la COP 26, l’Unesco a appelé l’ensemble des pays à renforcer l’éducation au climat et à la durabilité dans les programmes scolaires. Au Maroc, l’analyse de ces derniers montre que les principes de l’éducation à l’environnement sont certes présents, mais insuffisamment valorisés. En revanche, de nombreux programmes parascolaires sont mis en place pour sensibiliser les apprenants à l’environnement. Le point.

Éducation à l’environnement : les activités parascolaires l’emportent
La non-généralisation de la matière de l’éducation à l’environnement, l’absence de manuels scolaires et le manque de supports didactiques constituent des handicaps majeurs qui freinent les ambitions du Maroc en matière de développement durable et la traduction de ses objectifs en pratiques pédagogiques.

Les dernières statistiques de l’Unesco montrent que seuls 53% des programmes d’enseignement nationaux dans le monde font référence au changement climatique. Dans un rapport publié quelques jours avant la tenue de la première réunion conjointe des ministres de l’Environnement et de l’Éducation qui a eu le 5 novembre dernier, à l’occasion de la COP 26, l’Organisation onusienne assure que les systèmes éducatifs ne répondent pas à la gravité de la crise climatique. Mais qu’en est-il au Maroc ? Quelle place occupe l’éducation à l’environnement dans nos écoles ?
Une étude, réalisée par des chercheurs de l’Université Moulay Ismaïl de Meknès et l’Université Mohammed V de Rabat, révèle que les activités pédagogiques et les pratiques d’enseignement et d’apprentissage de l’éducation à l’environnement sont très limitées et insuffisantes. Cette étude, publiée en avril dernier, souligne que la non-généralisation de la matière de l’éducation à l’environnement, l’absence de manuels scolaires et le manque de supports didactiques constituent des handicaps majeurs qui freinent les ambitions du Maroc en matière de développement durable et la traduction de ses objectifs en pratiques pédagogiques. En outre, les chercheurs avaient indiqué que plus de 89% des enseignants enquêtés ont exprimé un besoin prioritaire de formation, afin d’améliorer leurs compétences professionnelles et leurs pratiques d’enseignement en matière d’éducation à l’environnementale pour un développement durable.
Pourtant, le ministère de l’Éducation nationale assure le suivi de l’opérationnalisation de «la Charte de l’environnement et développement durable» dans les établissements scolaires et veille à l’instauration des bonnes pratiques environnementales au niveau des comportements individuels et collectifs.
«Le ministère œuvre pour fonder une culture environnementale civique dans les écoles en organisant des concours pour le compte des élèves, des forums et manifestations culturels, artistiques et sportifs à portée environnementale… Des efforts sont également déployés pour intégrer l’éducation environnementale dans le processus éducationnel en dynamisant les clubs environnementaux dans les établissements scolaires et en les renforçant par les moyens pédagogiques appropriés. Aujourd’hui, 90% des établissements ont créé des clubs spécial Environnement et développement durable», nous déclare Abdelaziz Ankouri, directeur du projet «Environnement et Développement durable» au sein du ministère.
«Le ministère œuvre aussi pour la qualification de l’élément humain afin de garantir une gestion exemplaire de l’environnement. Et ce, en organisant des sessions de formation au profit des différents acteurs éducatifs -directeurs, animateurs des clubs, élèves, association des parents- et en encourageant la participation de certains enseignants à des congrès et forums internationaux sur l’éducation au développement durable», assure Ankouri.

2.476 écoles inscrites au programme Éco-Écoles
Par ailleurs, le ministère a lancé plusieurs programmes, ces dernières années, pour sensibiliser les apprenants à l’environnement. Il s’agit notamment du programme «Jeunes Reporters pour l’environnement» (JRE) implémenté par la Fondation pour l’éducation à l’environnement (FEE) depuis 2002. Destiné aux collégiens et lycéens, des catégories d’âge (11-14 ans), (15-18 ans) et (19-21 ans), JRE vise à les sensibiliser à des problématiques environnementales locales, en enquêtant et menant des investigations journalistiques à travers des reportages écrits ou photographies sur des sujets liés à des thématiques majeures : la Ville, l’Agriculture, le Littoral, les Déchets, l’Eau, l’Énergie, la Biodiversité, la Solidarité...

Depuis son lancement au Maroc, 23.000 collégiens et lycéens sont devenus des JRE, 8.500 encadrants ont été formés, 2.100 reportages ont été écrits et réalisés et 5.800 photographies prises, détaille Ankouri. De même, 174 travaux ont été primés au niveau national et 2 à l’échelle internationale par la commission de la FEE.
Et depuis 2006, le ministère de l’Éducation nationale a lancé en partenariat avec la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement le programme Éco-Écoles dont l’objectif est d’inculquer aux écoliers les notions de développement durable, des comportements et des modes de vie respectueux de l’environnement. Quelque 2.476 écoles y sont inscrites, dont 44% sont rurales et 56% urbaines. 600 ont été labellisées Pavillon vert, 106 écoles ont obtenu un certificat argent et 262 ont décroché un certificat bronze. En 2018, le ministère de l’Éducation nationale a signé une convention de partenariat avec Vivo Energy Maroc et la Fondation Zakoura dans le cadre du programme «Mama Tabiaa». L’objectif de ce partenariat est de généraliser ce programme d’éducation à la protection de l’environnement, lancé par la Fondation depuis 2010, dans les écoles primaires de toutes les régions du pays. Pour atteindre cet objectif, une plateforme de formation en ligne a été créée afin de permettre aux enseignants de suivre une formation complète de ce programme via des vidéos tutoriel certifiées par Zakoura Academy sur le contenu pédagogique du programme. Grâce à son accès libre, elle permet également aux associations désirant déployer ce programme d’y initier leurs jeunes enfants bénéficiaires. En outre, le ministère a signé de nombreux partenariats à travers ses académies régionales avec l’Association des Enseignants des Sciences de la Vie et de la Terre (AESVT) pour la promotion de l’éducation à l’environnement et la vulgarisation de la culture environnementale dans les établissements scolaires. Des membres de cette association prennent d’ailleurs part à la Cop 26 à Glasgow. Peut-être rentreront-ils avec de nouvelles idées ? 

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