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Virage majeur en 2022 pour le marché monétique marocain. Selon des informations exclusives obtenues par «Le Matin», la Tokénisation des cartes bancaires est un chantier sur lequel les banques de la Place travaillent déjà. Mieux, une banque s'apprête à émettre sa propre solution avant la fin du mois. En attendant, quelles sont les évolutions enregistrées par le secteur monétique marocain et celles à venir ? «L’année 2021 a été caractérisée par le fort engouement des porteurs de cartes pour le Contacless. Et d’ici fin décembre, près de 45% des paiements auront été effectués en mode sans contact.
L’année prochaine, l’on sera à plus de 50%. De même, toutes les cartes bancaires et tous les terminaux de paiement vont supporter cette technologie», déclare Ismail Bellali, le nouveau directeur général du Centre monétique interbancaire (CMI) qui a reçu «Le Matin» en fin de semaine dernière. La généralisation des TPE supportant le sans contact est déjà pratiquement accomplie : «son développement dépend aussi de l’équipement des cartes bancaires par cette technologie. Pour l’heure, plus de 60% des cartes bancaires marocaines sont avec la technologie NFC, les banques et les autres émetteurs de cartes bancaires vont poursuivre le remplacement de leurs cartes afin d’atteindre les 100% dans un futur proche», nous déclare Ismail Bellali.
Et même si l’activité Acquisition (paiement en ligne et sur TPE) a pris un coup dur ces deux dernières années du fait de la pandémie, ramenant les performances du marché au niveau de 2019, le CMI a poursuivi le déploiement des terminaux de paiement. Le parc a ainsi été étoffé de 8.000 nouveaux clients cette année. Comment l’activité Acquisition clôtura donc l’année 2021 et comment s’annonce 2022 pour le secteur ? «L'activité de paiement à distance ou sur TPE poursuivra sa hausse, en particulier avec les cartes bancaires marocaines puisque le potentiel y est encore très important. On prévoit de finir l’année 2021 avec 110 millions d’opérations pour 46 milliards de DH. Pour 2022, les opérations atteindront, selon nos projections, 140 millions pour 53 milliards de DH», détaille Ismail Bellali. Le DG du CMI nous apprend également que l’année prochaine sera consacrée au développement du paiement Wallet marocain. «Nous allons essayer de faire décoller ce mode de paiement en le rendant possible avec une expérience client agréable sur tous les TPE déployés dans le Royaume, et non pas uniquement au niveau du parc actuel des 5.000 terminaux disponibles dans la grande distribution et environ 1.000 autres dans des réseaux de stations ou de certaines chaînes de magasins», annonce-t-il. À n'en point douter, 2021 aura été une bonne année pour le paiement par carte bancaire au Maroc. Si sur les 11 mois premiers mois de l’année 2020, quelque 28,6 milliards de DH avaient été réglés par cartes marocaines, ce sont plus de 36,2 milliards qui l’ont été sur la même période de l’année en cours, soit un montant additionnel de 7,6 milliards.
À fin novembre 2021, les règlements par cartes marocaines progressent de 26,5% et ceux par cartes internationales de 24,9%. En termes de transactions, les paiements par cartes marocaines bondissent de 32,8%, totalisant 95,5 millions d'opérations entre le 1er janvier et le 30 novembre 2021. Le panier moyen passe, sur la même période, de 398 à 379 DH. La démocratisation du règlement par carte se poursuit donc.
Un paiement en ligne chaque 1,6 seconde !
Les cartes bancaires marocaines sont également très actives sur la Toile au niveau des sites marchands marocains, et ainsi de nouveaux seuils sont atteints. Sur les 11 premiers mois de l’année 2021, ce sont 6,6 milliards de DH qui ont été réglés en ligne, contre 5,2 milliards sur la même période de 2020, soit une progression de 28,6%. Le nombre de transactions s’accroît plus vite (46%) à 17,9 millions. Cela correspond à un paiement en ligne chaque 1,6 seconde ! Là aussi, le montant moyen continue de baisser : 273 DH à fin novembre 2021 contre 304 DH, un an plus tôt. Les opérateurs de livraison à domicile se frottent les mains ! Les facturiers progressent aussi. Pour leur part, les transactions avec cartes étrangères s'améliorent également. Elles passent de 273.000 à 423.000, en hausse de 61,2% sur la période.
Cartes étrangères : presque 9 milliards de DH manquent à l’appel
Pour les cartes internationales, les règlements ne sont pas encore revenus à la normale. Certes, comparé à l’«annus horribilus» 2020, une progression est là, mais on est très loin du niveau d’activité de 2019, la pandémie de la Covid-19 ayant fortement impacté le tourisme et, par conséquent, les règlements par cartes étrangères. Les montants réglés sur les 11 premiers mois de l’année s'accroissent de 24,9% à 5,9 milliards de DH, après 4,7 milliards sur la période considérée, bien loin des 15,1 milliards réglés par cartes étrangères en 2019. Ces 9 milliards manquants sur les cartes étrangères ne sont pas totalement compensés par les 7,6 milliards de volume additionnel des paiements par cartes marocaines même si le mouvement global va vers l’amélioration.
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La Tokénisation, quésaco ?
La Tokénisation des données de la carte bancaire permet au consommateur d’utiliser un alias de numéro de carte adossé à sa carte traditionnelle, afin de pouvoir payer par smartphone de façon simple, rapide et en toute sécurité, en magasin ou en ligne, sans que les données de sa carte physique soient véhiculées. Ce système présente plusieurs avantages. Il permet à l’acheteur d’éviter les mises à jour manuelles des informations de sa carte. Contrairement aux cartes de paiement physiques, les tokens n’ont pas de date d’expiration. Dès que l’utilisateur/consommateur reçoit une nouvelle carte physique de sa banque, les informations sont automatiquement actualisées. Sur l’interface, l’image de la carte est affichée sur la page du marchand.
