Le rythme de croissance des importations est plus important que celui des exportations à fin octobre. Mais les deux dépassent leurs niveaux d’avant- crise. À eux seuls, les biens d’équipement et produits finis de consommation représentent plus de la moitié des achats à l'étranger. De leur côté, les ventes à l'étranger sont soutenues par les phosphates et dérivés, l’automobile et le textile-cuir.
Les importations marocaines dépassent leur niveau d’avant-crise. À fin octobre, elles ont atteint 424,32 milliards de DH, en hausse de 22,9% sur un an. Elles s'étaient élevées à 409,22 milliards à fin octobre 2019. L’accroissement des importations fait suite à la hausse des achats de la totalité des groupes de produits. Ainsi, la facture énergétique augmente de 43,1%, sous l'effet des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils tributaires de la flambée de 34% des prix (5.101 DH/T à fin octobre 2021 contre 3.807 DH/T un an auparavant), conjuguée à une croissance de 10,7% des quantités importées. Malgré cette hausse, les importations en ces produits restent inférieures à celles affichées durant la même période en 2018 et 2019.
De leur côté, les achats des produits finis de consommation bondissent de 32,1% à 100,6 milliards de DH, essentiellement en raison de l’augmentation de 53,4% des achats des voitures de tourisme, de 73,9% des médicaments et autres produits pharmaceutiques, attribuable aux achats de vaccins anti-Covid-19, et de 24,8% des parties et pièces pour voitures de tourisme. La part des achats des produits finis de consommation dans le total des importations passe de 22,1% à fin octobre 2020 à 23,7% cette année. Les acquisitions de biens d’équipement, elles, progressent de 12,8% sur un an à 100,68 milliards de DH. Pour rappel, selon Bank Al-Maghrib, le crédit à l’équipement, qui renseigne sur l’effort d’investissement des entreprises, s'élève à 176,2 milliards de DH à fin octobre, en retrait de 1,7% sur un an. Les achats de demi-produits, quant à eux, gagnent 23,1% sur un an à 93,2 milliards de DH.
Les exportations de marchandises dépassent elles aussi leur niveau d’avant- crise. À fin octobre, elles se situent à 260,15 milliards de DH, soit une hausse de 20,7% sur un an. «Cet accroissement concerne les exportations de l’intégralité des secteurs, essentiellement le secteur des phosphates et dérivés, celui de l’automobile et celui du textile et cuir», indique l’Office des changes. Ainsi, en valeur, le secteur automobile continue de mener la course à la tête des secteurs exportateurs du pays. En effet, le nombre de voitures de tourisme exportées affiche une hausse de 11,5% à 276.407 unités. Les ventes à étranger de ce secteur atteignent 66,22 milliards de DH (+12,4%) et sont portées principalement par le segment de la construction (+21,6%), le câblage affichant une légère hausse de 1,7%. De leur côté, les ventes des phosphates et dérivés augmentent de 47,2% à 61,16 milliards de DH. Derrière cette évolution, l’accroissement des ventes des engrais naturels et chimiques dû à l’effet prix (+59,8% à 4.440 DH/T à fin octobre 2021 contre 2.778 DH/T à fin octobre 2020). En revanche, les quantités exportées baissent de 8,5% sur un an.
Les exportations de l’agriculture & agroalimentaire se situent à 56,2 milliards de DH, en croissance de 9,1% sur un an. Elles sont boostées par les industries alimentaires dont les ventes à l’international progressent de 10,7% à 30,4 milliards de DH.
En ce qui concerne le secteur textile et cuir, 4e secteur exportateur à fin octobre 2021, les expéditions se montent à 30,26 milliards de DH, soit 19,6% de plus en glissement annuel. Cette progression est attribuée aux exportations des articles de bonneterie (+29,7%), des vêtements confectionnés (+22,4%) et dans une moindre mesure de chaussures (+6,3%). Ainsi, le déficit commercial grimpe de plus du quart (+26,6%) à 164,17 milliards de DH. Le taux de couverture, quant à lui, ressort à 61,3% contre 62,4% un an plus tôt.
