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Le Maroc a vu son commerce de produits environnementaux plus que doubler en dix ans. Sur la période de 2010 à 2020, il a représenté plus de 8 milliards de DH, avec un excédent commercial de près de 4 milliards porté par la progression remarquable des exportations. Selon le 25e Policy Brief de la Direction des études et prévisions financières (DEPF), les exportations marocaines de produits environnementaux ont affiché une importante progression pour s’établir à 6 milliards de DH en 2020, soit six fois la valeur de 2001. «Les ventes des produits environnementaux ont enregistré une croissance annuelle moyenne de 14% au cours de la période 2010-2020, supérieure, d’une part, à celle des exportations des mêmes produits au niveau mondial (3%) et, d’autre part, à celle des exportations marocaines totales (6%)», précise la DEPF. Dans le détail, les technologies d’énergie renouvelable viennent en tête des exportations de ces produits avec une part de 30% en moyenne sur la période. Elles sont suivies par les produits liés au traitement des eaux usées et de l’eau potable (24%), ceux liés à la lutte contre la pollution sonore (18%) et la gestion et recyclage des déchets solides (13%).
Green Investment : le Maroc 20e mondial
Sur la même période, les importations marocaines de produits environnementaux concernaient en premier lieu les produits liés à l’utilisation plus efficace de l’énergie (22%), devant l’utilisation plus propre ou plus économe des ressources (19%) et la surveillance de la qualité environnementale (17%).L’indice Green Investment classe le Maroc à la 20e place mondiale, avec un score de 78,68, ex æquo avec le Danemark, les Pays-Bas et la Corée du Sud. Ce positionnement signifie que le pays crée plus de richesses qu’il n’en détruit. Il serait même sur un sentier de développement soutenable, dans la mesure où les ressources vitales, notamment l’eau, l’air et les terres, ainsi que ses écosystèmes naturels, sont préservés et exploités de manière à assurer leur renouvellement, indique la DEPF. Un positionnement qui s’explique par l’engagement du Royaume en faveur de la protection de l’environnement à travers la mise en place de plusieurs projets dans les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, l’assainissement et la gestion et valorisation des déchets. «En effet, le Maroc dispose d’un énorme potentiel en énergies éolienne et solaire, dont la capacité totale installée est évaluée à près de 3,5 GW, à fin 2020, selon l’IRENA», rappelle le document. Le pays peut se prévaloir également de 6 régimes de vents différents et complémentaires, en plus d’un taux très élevé de disponibilité du vent, avec des moyennes minimales de 50% et dépassant 60% dans certains sites. S’agissant du solaire, le pays dispose d’un potentiel de 2.500 à 3.000 heures d’ensoleillement par an, soit une moyenne de 8 h 15 min par jour.
Le Wolrd Energy Council Germany place le Maroc parmi les cinq pays à plus fort potentiel pour la production et l’export de molécules vertes comme l’ammoniac et le méthanol. Selon l’Institut de recherche en énergie solaire et en énergies renouvelables (IRESEN), citant des études, le pays pourrait capter entre 2 et 4% du marché mondial de l’hydrogène. «Notre pays a acquis une avance et une expertise certaine dans les énergies renouvelables. Il est impératif d’assurer cette avance par l’investissement dans les infrastructures de stockage et de transport», note le DEPF.
Ce que recommande la DEPF
Pour atteindre les objectifs du Maroc en terme de protection de l’environnement, tout en profitant de son positionnement favorable en matière de commerce et d’investissement environnemental, la DEPF recommande le recours à une meilleure convergence des impératifs de durabilité environnementale au niveau des politiques et une priorisation des investissements publics. L’étude souligne également à l’importance d’accompagner le secteur privé, via des mécanismes incitatifs pour la promotion des investissements à faible consommation de ressources naturelles et d’énergie. Aussi, ajoute la DEPF, il est important d’accélérer le chantier de la transition énergétique, devenue une priorité nationale. Et enfin, elle recommande de former des compétences professionnelles capables de suivre les mutations structurelles entraînées par la transition vers une économie verte.
