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«Le hasard a fait que le rapport sur le nouveau modèle de développement, qui constitue une bonne référence pour les quinze années à venir, est sorti à un moment important de la mondialisation et de la crise de Covid-19», a souligné, jeudi à Rabat, Fathallah Oualalou, Senior Fellow au Policy Center for the New South (PCNS), lors d'une session portant sur la gestion macroéconomique et les réformes sectorielles dans le cadre du cycle de conférences «Regards croisés sur la mise en œuvre du NMD», initié par le PCNS.
«Cette crise a mis en relief la nécessité de réhabiliter un certain nombre de rôles de l’État, notamment l’État stratège dans le long terme et l’État protecteur des plus faibles essentiellement. Mais en même temps, cette crise sanitaire nous oblige aussi à tenir compte des nouveaux défis qui ont été mis en relief par celle-ci, notamment l'inégalité, le réchauffement climatique et le défi de la digitalisation», a relevé le Senior Fellow. Et d’ajouter que ce rapport d'une grande valeur ajoutée rappelle la nécessité de donner un nouveau souffle à la réforme du pays et à sa modernisation.
«Il est important qu’il n’y ait pas de contradictions entre la gestion macroéconomique et les réformes sectorielles. Dans ce couple, il y a un certain nombre de questions essentielles, telles que la formation, la productivité et la compétitivité. Et c’est là où, autant l’État a à jouer son rôle d’encadrement, de stratège, de protection, autant nous avons besoin aussi d’un secteur privé qui ose, qui s’adapte, qui risque, qui répond et qui innove», a-t-il affirmé, notant qu’il est essentiel d’avoir un lien entre la politique économique du court terme et celle du long terme.
De son côté, Mohammed Benmoussa, membre de la Commission spéciale sur le modèle de développement, a indiqué que le NMD fixe des objectifs ambitieux, à travers cinq grandes thématiques. «On souhaiterait que le Maroc devienne un Maroc prospère, un Maroc des compétences, un Maroc de l’inclusion, un Maroc du développement durable et un Maroc de l’audace», a-t-il affirmé. Et de noter que le Royaume a vocation à être un leader, un hub régional et continental dans plusieurs domaines d'activité, à travers notamment un hub financier régional, un hub régional en termes d'enseignement supérieur, de recherche et d'innovation, une Nation numérique, mais également un pays qui base son énergie sur l'énergie renouvelable et se positionne sur les chaînes de valeur industrielles à travers le «Made in Morocco».
Pour sa part, Mohammed Chiguer, président du centre d’études et de recherches Aziz Belal, a mis l'accent sur les caractéristiques de l'économie marocaine, relevant que celle-ci est une économie composite (économie formelle, économie non observée, économie de survie, économie sociale et solidaire…). Il s'agit aussi d'une économie où coexistent plusieurs modes de production, notamment le capitaliste, l'artisanal, le petit commerce, ou encore le système D, a-t-il ajouté.
Le Policy Center for the New South (PCNS) est un think tank marocain dont la mission est de contribuer à l’amélioration des politiques publiques, aussi bien économiques que sociales et internationales, qui concernent le Maroc et l’Afrique, parties intégrantes du Sud global. À ce titre, le PCNS mobilise des chercheurs, publie leurs travaux et capitalise sur un réseau de partenaires de renom, issus de tous les continents.
