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Faut-il durcir les restrictions sanitaires ? Les réponses nuancées des professionnels de la santé

Après la fermeture des frontières, les restrictions imposées aux funérailles et à certaines manifestations culturelles, quelle sera la prochaine mesure prise pour éviter une nouvelle vague de la Covid-19 ? Ira-t-on jusqu’à décréter un couvre-feu si la situation épidémiologique se dégrade ? À ces questions, les professionnels de santé contactés par «Le Matin» ont des réponses nuancées. «Tout dépendra de l’évolution de la situation et des résultats des études relatives à la virulence du variant omicron», expliquent-ils.

Faut-il durcir les restrictions sanitaires ? Les réponses nuancées des professionnels de la santé
Les mesures restrictives sont corrélées à la situation épidémiologique aussi bien au niveau national que mondial.

Pour faire face à la propagation inexorable du variant Omicron, beaucoup de pays ont d’ores et déjà durci les mesures restrictives pour enrayer la nouvelle vague de la Covid-19. Le Maroc qui a déjà pris des mesures préventives, doit-il annoncer un durcissement des mesures restrictives notamment celle du couvre-feu. Pour l’heure, rien n’est encore sûr, mais tout dépend de l’évolution de la situation épidémiologique et des conclusions des études sur le nouveau variant, estime le coordinateur du Centre national d’opérations d’urgence en Santé publique, Mouad El Mourabit. «Les mesures restrictives sont corrélées à la situation épidémiologique aussi bien au niveau national que mondial. L’émergence du nouveau variant Omicron et la dégradation de la situation dans certains pays du monde qui ont allégé auparavant les mesures sont des données importantes à prendre en considération. Nous suivrons de près les données scientifiques sur ce mutant ainsi que la situation épidémiologique au niveau de notre pays qui se caractérise actuellement par une stagnation des indicateurs, toujours au vert», explique M. Mourabit.

Même son de cloche chez Pr Said Moutawakil. Ce membre du comité scientifique et technique contre la Covid-19 affirme que toutes les décisions qui seront prises dépendront de la situation épidémiologique au Maroc et dans le monde. «Au niveau national, le nombre de nouveaux cas positifs à la Covid et des décès ainsi que le nombre de nouveaux patients en réanimation restent faibles pour le moment», souligne ce spécialiste en anesthésie-réanimation. C’est dire que la situation est actuellement maîtrisable, mais la vigilance, prévient-il, doit rester de mise, car la menace réside dans le fait que l’Europe connait une vague épidémique importante touchant spécifiquement les personnes non vaccinées. Le Pr Moutawakil relève, par ailleurs, que l’incertitude plane toujours sur la virulence d’Omicron même si les premiers éléments identifiés montraient que ses symptômes sont mineurs. À cet égard, il souligne la nécessité d’être patient et attendre quelques semaines avant de prendre des décisions.
À la question de savoir comment procéder si un cas du nouveau variant est détecté au Maroc, cet expert répond : «Si jamais on détecte un cas positif au variant Omicron au Maroc, il faut opter pour des mesures restrictives allant dans le sens de son isolement de la population de telle manière à éviter la transmission communautaire».
Interrogé à ce sujet, docteur Tayeb Hamdi, médecin, chercheur en politiques et systèmes de santé, explique pour sa part : «Il est vrai que la situation épidémiologique nationale est aujourd’hui sous contrôle, mais elle risque de ne pas durer longtemps parce qu’on s’attendait à une recrudescence de nouveaux cas d’infection à la Covid-19 dans les semaines pour ne pas dire les jours qui viennent, sachant qu’une 5e vague a déjà frappé nos voisins européens indépendamment de l’émergence du nouveau variant Omicron».
Dans ce contexte, les scientifiques réitèrent leur appel à la vigilance et au respect scrupuleux des gestes barrières. La vaccination complète, large et rapide est également une voie sure pour éviter tous les risques potentiels liés au nouveau variant de SARS-CoV-2 aux nombreuses mutations. 

 

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