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FMI : les réformes structurelles du NMD auront la vertu de placer le Maroc sur une trajectoire de croissance «plus forte», «plus inclusive» et «plus durable»

Le FMI salue la détermination des autorités à mettre en œuvre les réformes structurelles proposées dans le cadre du nouveau modèle de développement (NMD). Des réformes qui auront la vertu de placer le Maroc sur une trajectoire de croissance «plus forte», «plus inclusive» et «plus durable», a déclaré vendredi Roberto Cardarelli, chef de la mission du FMI, à l'issue d'une mission virtuelle du 30 novembre au 10 décembre 2021 dans le cadre des consultations au titre de l’article IV des statuts du Fonds. Tout en confirmant des perspectives de croissance encourageantes pour le Royaume, l'institution de Bretton Woods recommande au pays de renforcer sa résilience et de disposer de plus grandes marges de manœuvre budgétaires afin de faire face à de futurs chocs.

FMI : les réformes structurelles du NMD auront la vertu de placer le Maroc sur une trajectoire de croissance «plus forte», «plus inclusive» et «plus durable»

Le Fonds monétaire international (FMI) a rendu son verdict. À l'issue d'une mission virtuelle du 30 novembre au 10 décembre 2021 dans le cadre des consultations de 2021 au titre de l’article IV des statuts du FMI, l'institution de Bretton Woods a annoncé une croissance de 6,3% cette année pour le Royaume. Soit l’un des taux les plus élevés dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, a déclaré vendredi Roberto Cardarelli, chef de la mission du FMI. Cette reprise économique devrait se poursuivre sur les prochaines années, en dépit des séquelles de la pandémie. Ainsi, la mission du FMI table sur une croissance autour de 3% en 2022, dans l’hypothèse d’une campagne agricole moyenne et d’une poursuite de la reprise des activités non agricoles. Pour Cardarelli, les récentes tensions inflationnistes restent maîtrisées et devraient s’estomper à moyen terme, à mesure que diminueront les pressions sur les coûts de production provoquées par les perturbations des chaînes d’approvisionnement à l’échelle internationale. Après avoir fortement baissé l'an dernier, le déficit courant, quant à lui, devrait revenir cette année à un niveau plus proche de celui d'avant-crise et se stabiliser à moyen terme autour de 3,5% du PIB. Dans ce tableau, les réserves de change du Maroc ressortent renforcées de la pandémie. «Bien que ces perspectives demeurent marquées par des incertitudes, liées notamment à l’évolution de la pandémie qui constitue la principale source de risque, des réformes structurelles efficaces et rapides devraient accélérer la croissance à moyen terme», assure le chef de mission du FMI.

La dépense publique à rationaliser

Encore une fois, les services du FMI alertent sur le déficit budgétaire global et l’endettement. Ils recommandent ainsi la réduction davantage du déficit et le rapprochement dans le moyen terme du ratio Dette-PIB de son niveau d’avant-crise. Ces paramétrages permettront, selon les services de l’Institution de Breton Woods, de renforcer la résilience et de disposer de plus grandes marges de manœuvre budgétaires afin de faire face à de futurs chocs. Pour y parvenir, le FMI suggère l’élargissement de l’assiette fiscale et l’accroissement de sa progressivité, conformément aux principes énoncés dans la loi-cadre. Le tout assorti de la poursuite des efforts de rationalisation et d’optimisation de la dépense publique. Rappelons qu’en 2021, et avec une réduction du déficit de près de 1% du PIB par rapport à l’année 2020, l’orientation de la politique budgétaire est demeurée expansionniste, selon la mission du FMI, et est caractérisée par un accroissement des dépenses courantes plus important que la progression des recettes fiscales, en raison de l’augmentation de la masse salariale et de la charge de la compensation.

NMD : le nécessaire échelonnement des réformes proposées

«Les services du FMI saluent la détermination des autorités à mettre en œuvre les réformes structurelles proposées dans le cadre du nouveau modèle de développement (NMD)», affirme le responsable du FMI. Ces réformes auront la vertu de placer le Maroc sur une trajectoire de croissance «plus forte», «plus inclusive» et «plus durable». En plus des autres réformes en cours, notamment dans la protection sociale, le secteur des entreprises publiques et dans le système éducatif, celles préconisées par le NMD permettraient, selon Cardarelli, d’améliorer la concurrence, de renforcer la compétitivité du pays, d’encourager la croissance de l’économie formelle et d’inspirer davantage confiance dans le secteur public et le système judiciaire. Mais attention ! avertit le responsable du FMI. Ces réformes engloutiront des financements importants. En plus, l’horizon temporel de leurs effets sur la production potentielle est «peu maîtrisé». À cela s’ajoute une marge budgétaire restreinte à la disposition des autorités. D’où la nécessité, selon le responsable du FMI, de définir et échelonner «soigneusement» les réformes prioritaires, en s’appuyant sur un plan de financement adéquat et en inscrivant leur action dans un cadre macroéconomique stable et cohérent.

Accélérer la création du marché secondaire des créances en souffrance

Le secteur bancaire marocain a bien résisté à la crise, grâce à la rapidité et à l’ampleur de l’appui que lui a apporté Bank Al-Maghrib (BAM). Le responsable formule toutefois la recommandation à la Banque centrale afin de continuer à veiller à ce que les banques poursuivent le processus de constitution des provisions pour créances douteuses. Autre recommandation du FMI : accélérer le lancement des réformes pour la création d’un marché secondaire des créances en souffrance. Un chantier qui figure d’ailleurs parmi les plus prioritaires de BAM. Rappelons qu’à fin octobre dernier, les créances en souffrance ont dépassé 85,19 milliards de DH, en hausse de 6,9%, soit plus de deux fois le rythme d'évolution du crédit bancaire (3,1%) sur la même période. Ces créances, dont la montée a concerné aussi bien les entreprises que les ménages, sont toutefois bien approvisionnées par les banques, avait assuré Abdellatif Jouahri, gouverneur de BAM, à l’occasion de la 3e réunion trimestrielle de la Banque centrale le 13 octobre dernier. Cardarelli a, par ailleurs, souligné la nécessité de parachever le projet de réforme légale visant à se doter d’un cadre plus solide dans la résolution bancaire.

Accélérer la transition vers un régime de ciblage de l’inflation

Concernant le taux directeur de BAM, maintenu inchangé en 2021, avec une poursuite des mesures de soutien à la liquidité, la mission du FMI affirme être favorable à cette orientation monétaire «accommodante» de la Banque centrale, d'autant plus que les pressions inflationnistes restent contenues et les anticipations d'inflation bien ancrées. «La récente appréciation du taux de change et l’incertitude quant au caractère transitoire ou durable de ces pressions inflationnistes offrent l’occasion aux autorités d’accélérer la transition vers un régime de ciblage de l’inflation», estime Cardarelli. Tout un programme donc pour le Maroc !

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