La crise sanitaire due à la Covid-19 a chamboulé le monde entier et a eu de fâcheuses conséquences sur de nombreuses catégories de personnes. Afin d’évaluer l’impact de cette crise sur la prise en charge paramédicale des personnes en situation de handicap le Groupe AMH et le cabinet Avicena Projects ont conduit une étude au niveau de la région de Casablanca-Settat. Financée par l’Ambassade britannique au Maroc à travers le projet DAAM, la recherche visait à analyser les conséquences de la crise sur les patients, mais aussi sur l’organisation des centres de santé spécialisés, et à formuler des solutions concrètes et adaptées.
L’étude s’est essentiellement fondée sur l’expérience du Centre Hospitalier Noor et sur celle du CRRF d’Aïn Chock. Deux périodes distinctes ont été prises en compte à savoir le confinement et la reprise dans un contexte sanitaire fragilisé. «Dès le début de la pandémie, le handicap est apparu comme un facteur de risque supplémentaire face à la maladie dans la mesure où la Covid-19 aggrave les problèmes de santé préexistants (liés au système immunitaire, à des pathologies cardio-vasculaires, etc.) Et ce d’autant plus que les personnes en situation de handicap sont parfois plus exposées au virus : difficultés pour respecter les mesures d’hygiène ou les distances physiques lorsqu’elles ont besoin d’une aide supplémentaire ou vivent en institution, pour obtenir des informations accessibles concernant la pandémie et les gestes barrières... », indique l’étude. «A ces risques s’ajoutent finalement des difficultés d’accès accrues au système de santé, avec la suspension au début du confinement des activités médicales jugées non essentielles et des restrictions de circulation. S’il est encore trop tôt pour dresser un bilan définitif de la pandémie de Covid-19, il semblerait que les personnes en situation de handicap font partie des groupes les plus affectés dans tous les aspects de leur vie», ajoute l’étude.
Après avoir constaté une très forte exacerbation des vulnérabilités préexistantes (matérielles, fonctionnelles et émotionnelles, aux niveaux individuel, familial, professionnel, économique et sociétal), l’étude s’est attachée à formuler des recommandations concrètes pour permettre une meilleure prise en charge en temps de crise. Elle appelle notamment à développer un programme pilote de réadaptation à distance pour compléter et enrichir les soins existants ; à renforcer la digitalisation des services ; à développer des activités complémentaires aux services paramédicaux et médicaux existants ; et insiste sur la nécessité d’obtenir des données et statistiques fiables sur le handicap pour mettre en place des programmes adaptés.