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Interdiction des célébrations du nouvel an: impact «limité» sur les cafés et restaurants dans un secteur déjà «sinistré»

Les nouvelles restrictions anti-Covid entrées en vigueur récemment contribuent à alimenter la crise qui ronge le secteur des cafés et restaurants. Les professionnels de ce secteur, qui luttent pour garder la tête hors de l'eau, appellent le gouvernement à faire preuve de clémence.

Interdiction des célébrations du nouvel an: impact «limité» sur les cafés et restaurants dans un secteur déjà «sinistré»
L'impact de la décision d'interdire la célébration du Nouvel An sur les cafés et les restaurants sera limité, étant donné qu’ils vont fermer à partir de 23 h la nuit du 31 décembre.

Le secteur des cafés et restaurants, qui bat de l'aile depuis maintenant deux ans, est à nouveau frappé par les nouvelles restrictions anti-Covid visant à contenir la propagation du variant Omicron. La dernière décision d'interdire la célébration du Nouvel An la nuit du 31 décembre apporte une nouvelle couche à cette crise. Contacté par «Le Matin» pour recueillir son avis, le vice-président de l'Association nationale des patrons des cafés et des restaurants au Maroc (ANPCRM), Mohamed Abou Al Fadl, a déclaré que l'impact de cette dernière décision sur les cafés et les restaurants sera limité, étant donné qu’ils vont fermer à partir de 23 h la nuit du 31 décembre. «C'est déjà mieux que l'année dernière, où les cafés et restaurants avaient dû fermer complètement du 23 décembre au 14 janvier», a indiqué M. Abou Al Fadl. «Les rumeurs d'un retour au couvre-feu de 21 h à 5 heures du matin nous ont vraiment agacés.

Cette décision est donc un moindre mal pour nous», a-t-il ajouté. Le vice-président de l’ANPCRM tient toutefois à souligner que le contexte général du secteur est encore morose, surtout après la décision de fermer les frontières. «Cette décision a privé les professionnels du secteur, notamment dans des destinations telles que Marrakech, Agadir, Tanger ou Casablanca, d'une bonne partie de leur clientèle, surtout en cette période de fin d’année», a-t-il dit, faisant remarquer que «cette décision, combinée à la cherté des matières premières et à l'accumulation des dettes à cause de deux années d'activité réduite ou quasi nulle, mine sérieusement le secteur». Et d’ajouter, «l'effet de l'interdiction de la célébration du Nouvel An ne peut être comparé aux effets actuels de la récession, qui dure depuis deux années maintenant. Récession qui est également due au changement des habitudes de consommation des clients qui, aujourd'hui, rentrent chez eux plus tôt qu'avant la crise de la Covid».

Le secteur subissait avant la crise une forte pression fiscale

«Nous demandons au gouvernement de se pencher sérieusement sur la crise de notre secteur. Il n'est pas normal que l'on continue à nous faire payer des taxes, notamment la taxe professionnelle, sans aucun rapport avec la conjoncture actuelle», souligne M. Abou Al Fadl. «Comment se fait-il que les propriétaires de restaurants et de cafés qui ont été contraints de fermer leurs établissements pendant une longue période, et qui tournent aujourd’hui à 50% de leur régime, aient à payer des impôts du même ordre qu'avant la crise ?» s’interroge le vice-président de l’ANPCRM, ajoutant que de nombreux professionnels ont reçu des avis de saisie sur compte bancaire et que des saisies ont effectivement été opérées. Un recouvrement forcé qui a été effectué également par la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), précise notre interlocuteur. «Nous ne demandons pas pour autant au gouvernement de nous aider financièrement, mais nous lui demandons plutôt de faire preuve de clémence et de compréhension.

Le moment n'est pas vraiment opportun pour procéder à des saisies sur les comptes des professionnels du secteur», dit M. Abou Al Fadl. «Même avant la crise, tout le monde s'accordait à dire, surtout à l’occasion des Assises nationales sur la fiscalité, que le secteur était lésé et supportait une forte pression fiscale. Mais aujourd'hui, aucune mesure concrète d'allègement fiscal n'a été prise», déplore-t-il, faisant remarquer que les professionnels devront désormais commencer à honorer les échéances du crédit «Relance», alors qu'ils ne tournaient pas à pleine capacité ces deux dernières années. «Un crédit qui a servi à payer les charges et non pas à l’investissement», précise-t-il. Et d’affirmer : «nous avons confiance en ce gouvernement et nous comptons sur des mesures urgentes et concrètes pour sortir le secteur de son marasme, pour maintenir ce rapport de confiance», ajoutant que «la situation actuelle n'est pas similaire à celle du début de la crise, lorsque presque toute l'économie était à l'arrêt. Aujourd'hui, seuls deux ou trois secteurs tournent au ralenti, et le gouvernement est en mesure de prendre des mesures ciblées pour les extirper du gouffre de leur crise».
 

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