Le Maroc reste le sixième pays le plus paisible au niveau de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA). De même, il se place dans le top 30 des nations les plus sûres dans le monde et il est considéré, en 2021, comme le pays africain le plus sûr. Ce positionnement, qui s'est nettement amélioré depuis 2019, est dû notamment à la bonne gestion par le Royaume de la crise sanitaire. C'est ce qui ressort de la neuvième édition du tableau de bord stratégique qui porte sur le «positionnement du Maroc sur le plan international», réalisé annuellement par l’Institut Royal des études stratégiques (IRES).
Ces éléments sont mis en avant dans le chapitre relatif aux indices relatifs à la «défense de l'intégrité territoriale du pays et au renforcement de sa résilience face aux menaces transnationales». Ainsi, en matière de défense, le document indique l’augmentation, en pourcentage du PIB, des dépenses militaires, effectuées par le Royaume, passant de 3,3% dans la décennie 2002-2011 à 3,4% au cours de la décennie 2012-2020. En effet, le tableau de bord stratégique indique que les dépenses militaires (qui étaient de l’ordre de 4,86% du PIB entre 1980 et 1990 pour passer à 3,89% entre 1991 et 2001) se sont stabilisées autour de 3,3% du PIB entre 2002 et 2011 et autour de 3,4% de 2012 à 2020. Ces dépenses sont motivées par la nécessité, est-il précisé, de moderniser et de renforcer les capacités militaires du Maroc et de défendre son intégrité territoriale.
«Une progression, dans un passé récent, du montant des importations d’armes par le Maroc, en lien avec le contexte géopolitique régional instable et avec l’accentuation des menaces transnationales, notamment le terrorisme et le crime organisé», souligne le document. Il fait également état d’une amélioration significative du classement international du Maroc en termes de puissance militaire. Il cite, dans ce sens, l’Institut «Global Firepower», qui indique que le Maroc se positionne, en 2020, au titre des capacités de son armée, à la 57e place au niveau mondial sur 137 pays et à la sixième place au niveau africain.
S’agissant de la sécurité globale, le rapport de l’IRES fait savoir que le Maroc a marqué un recul de son positionnement au titre de cet indice (NDLR : cette neuvième édition se distingue par rapport aux précédentes par l'intégration de nouveaux indicateurs stratégiques, liés, notamment, à la sécurité globale, à la performance environnementale, à la qualité de la vie digitale et à la lutte contre le blanchiment d'argent ainsi que des indicateurs relatifs à la pandémie de la Covid-19). «Ce qui pourrait s’expliquer, entre autres, par l'instabilité de l'environnement régional.
Il convient, toutefois, de mentionner qu’en 2021, le Royaume est le sixième pays le plus paisible au niveau de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA)», est-il souligné. Le rapport se réfère à un autre outil d’indexation, «Fragile State», qui donne au Maroc un positionnement intermédiaire. Un positionnement qui demeure contrarié par quelques facteurs, notamment les griefs communautaires, la migration et la fuite des cerveaux ainsi que les inégalités de développement économique, révèlent les rédacteurs du rapport.
Par ailleurs, à l’appui de «l’indice global de terrorisme», la neuvième édition du tableau de bord stratégique fait ressortir que le Maroc, malgré son engagement actif dans la lutte contre le terrorisme et ses choix de société, axés sur l’ouverture et la promotion d’un Islam modéré et tolérant, et qui faisait partie, dans un passé récent, des pays «sans impact terroriste», figure, depuis 2019, dans la catégorie des pays «à très faible impact». «Cette situation pourrait être liée à l'attentat terroriste perpétré au Maroc en 2018, concernant le meurtre de deux jeunes touristes scandinaves par des individus prêtant allégeance à l'État islamique.
Toutefois, les efforts menés par les autorités sécuritaires dans la lutte contre ce fléau, notamment les actions continues pour le démantèlement des cellules terroristes, saluées par la communauté internationale, vont certainement permettre au Royaume de retrouver, dans un avenir proche, sa place parmi les pays sans impact terroriste», explique le rapport.