Une réserve d'urgence mondiale de 500.000 doses de vaccins contre le virus Ebola sera créée pour répondre rapidement à de futures épidémies, a annoncé mardi l'Alliance des vaccins Gavi, un partenariat entre les secteurs public et privé qui a contribué à immuniser la moitié des enfants de la planète contre des maladies parmi les plus meurtrières.
Les pays à faibles ou moyens revenus pourront accéder gratuitement à cette réserve, a indiqué l'organisation internationale basée à Genève. Ces pays bénéficieront aussi d'un soutien pour les coûts opérationnels de l'organisation d'un programme de vaccination.
«En créant un stock de 500.000 doses de vaccin contre Ebola, accessibles à tous les pays, nous pouvons contribuer à prévenir des décès et mettre fin rapidement à des épidémies à l'avenir», a déclaré Seth Berkley, directeur général de Gavi. Les doses seront stockées à Bâle, en Suisse.
Plus de 300.000 personnes ont été vaccinées au cours d'épidémies d'Ebola dans les provinces du Nord Kivu et de l'Ituri, en République démocratique du Congo. Cette campagne de vaccination a mis fin en juin 2020 à deux années de crise. Le développement du vaccin contre Ebola a été accéléré après la pire épidémie de cette maladie particulièrement meurtrière, qui avait commencé en décembre 2013 en Guinée et s'était propagée au Libéria et à la Sierra Leone. L'épidémie avait fait plus de 11.300 morts sur près de 29.000 cas enregistrés, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui avait déclaré la fin de cette épidémie en mars 2016.
La mise au point rapide du vaccin contre Ebola, dans le cadre d'accords entre Gavi et le fabriquant, a «créé un précédent pour le développement et la production accélérées de vaccins contre le Covid-19», a souligné Seth Berkley.
Le stock de vaccins contre Ebola comprendra des doses produites par la société pharmaceutique américaine Merck. La livraison de ces doses est financée à hauteur de 20 millions de dollars par l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID). Une porte-parole de Gavi a indiqué à l'AFP qu'il faudrait «quelques années» pour constituer le stock de 500.000 doses.
Le taux de mortalité d'Ebola est d'environ 50%, mais peut atteindre 90% des personnes contaminées lors de certaines épidémies. La maladie se manifeste par une fièvre et des douleurs musculaires suivies de nausées et de diarrhée, d'éruptions cutanées, d'hémorragies internes et externes et d'une défaillance rénale.
En novembre, la République démocratique du Congo a déclaré la fin de la dernière épidémie d'Ebola sur son territoire, qui a fait 55 morts en près de six mois dans la province de l'Equateur. Plus de 40.000 personnes avaient été vaccinées.