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L’Association marocaine des industries du textile et habillement (AMITH) a décidé de prendre à bras le corps l’avenir du secteur. Ce groupement qui fédère quelque 1.628 acteurs du textile-habillement au Maroc a tissé une nouvelle stratégie offensive à l’horizon 2035 qui devrait non seulement insuffler une nouvelle dynamique au secteur, mais aussi y apporter des changements majeurs à même de le positionner sur l’échiquier international.
À ce titre, l’AMITH s’est fixé des objectifs chiffrés et forts ambitieux pour les 14 années à venir. Elle veut ainsi se tailler 40% de parts de marché sur le marché domestique contre 20 à 25% aujourd’hui. Elle ambitionne aussi d’atteindre 60 milliards de dirhams de chiffres d’affaires à l’export, soit le double du chiffre réalisé en 2020 (30 milliards de DH).
L’AMITH vise également à passer d’une production en sous-traitance à une production en co-traitance et en produits finis à hauteur de 60%, mais aussi de diversifier ses marchés pour atteindre un objectif de 20% de chiffres d’affaires à l’export sur les marchés d’Amérique du Nord et de l’Europe du Nord.
«Nous voulons faire de la plateforme textile marocaine une plateforme durable et compétitive, ceci en nous basant sur 4 leviers principaux, à savoir l’agilité, l’écoresponsabilité, l’innovation et la qualité», souligne Fatima-Zahra Alaoui, directrice générale de l’AMITH.
Présentant, mardi, la nouvelle feuille de route du secteur, la responsable a expliqué que la vision de l’AMITH s’appuie trois objectifs stratégiques : pérenniser la position du textile marocain auprès des marchés traditionnels, capter les parts de marchés sur de nouveaux segments et conquérir de nouveaux marchés.
Une vision centrée sur la durabilité
Dans la nouvelle vision de l’AMITH pour le textile marocain du futur, baptisée «Dayem Morocco», la durabilité est érigée en tant qu’élément central.
«Cette durabilité n’est pas uniquement environnementale. Elle est d’abord temporelle. Le textile est un secteur historique, il est là depuis très longtemps et continuera d’être là pendant longtemps. Ensuite, c’est une durabilité sociale. Le secteur emploie une main-d’œuvre essentiellement composée de femmes et de jeunes non-diplômés. Nous souhaitons consolider cette main-d’œuvre et créer de nouveaux emplois. La durabilité est aussi économique, car il est question pérennisera nos entreprises», explique Fatima-Zahra Alaoui.
Cette vision, qui s’inscrit également en ligne avec le nouveau modèle de développement du Maroc, mise sur 10 résolutions pour maintenir le positionnement de l’industrie textile dans l’économie marocaine, mais surtout pour révolutionner le secteur.
Ainsi, dans le cadre de ses résolutions, l’AMITH prend l’engagement de créer 50.000 nouveaux emplois à l’horizon 2025 tout en pérennisant les emplois actuels. Elle compte aussi garantir les conditions de travail optimales à ses collaborateurs et œuvrer pour devenir une référence en matière de production éco-responsable. L’association ambitionne également de créer une «Textile Valley» et recommande, pour commencer, de construire deux éco-parcs pilotes de 100 hectares à Casablanca et à Tanger pour accueillir les investissements d’avenir.
La liste des résolutions comprend également la préparation aux métiers de demain à travers la formation et la création de centres d’excellence, l’accélération de l’inclusion de l’informel, le soutien des startups innovantes, le développement d’un Made in Morocco fort, le renforcement du partenariat AMITH-État, la mise en place d’un Label Dayem, entre autres.
