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L’école de la deuxième chance, un levier pour le développement humain

Quelle chance que d’avoir une école de deuxième chance dans son système éducatif ? Cela répond aux conventions internationales des droits humains, mais aussi aux normes et éthique philosophiques d’une rationalité prometteuse. Au Maroc, cela se traduit en mesures concrètes et en perspectives prometteuses.

En effet, le modèle marocain de l’école de la deuxième chance-nouvelle génération est une expérience phare pour lutter contre l’exclusion sociale et le décrochage scolaire, qui touchent les adolescents âgés de 13 à 18 ans. En réponse aux orientations royales qui appellent à l’importance de l’insertion des jeunes dans le nouveau modèle de développement, le Ministre de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a présenté devant Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion de la rentrée scolaire 2018, un programme d’actions prioritaires dont figure notamment l’élargissement du réseau des écoles de la deuxième chance-nouvelle génération pour atteindre 80 écoles en 2021, objectif qui a été dépassé lors de cette rentrée scolaire. En effet, le Ministère dispose actuellement de 83 centres mis en place par les académies régionales sans compter les centres créés par les associations et autres partenaires.

Ce programme ambitionne d’assurer la scolarisation et le rattrapage pour les jeunes adolescents âgés de 13 à 18 ans non scolarisés ou qui ont abandonné l'école. Lancé le jeudi 10 octobre 2019, avec pour slogan « le programme de la deuxième chance au cœur de l’école de l’équité et de la citoyenneté », ce programme est le fruit de plusieurs années de travail et d’un appui financier du Gouvernement du Canada, pour sa première phase et du Gouvernement Britannique pour sa deuxième phase.

Dans une allocution à cette occasion, Saaid Amzazi, a salué les efforts conjoints des partenaires institutionnels et des associations qui vont gérer et encadrer ces jeunes avec un cadre curriculaire soigneusement élaboré pour les accompagner dans une démarche flexible et inclusive. Ce programme, dit-il, s’insère dans le cadre du processus de la mise en œuvre des projets de la Loi-cadre 51.17, et spécialement le projet n°5 « L’assurance de la scolarisation de rattrapage et l’amélioration de l’efficience de l’éducation non-formelle ». Il répond aussi aux défis qu’affronte le jeune marocain, qui rencontre des difficultés à accéder aux centres de formation professionnelle et par conséquent à l’insertion dans le marché du travail.

Dans ce cadre, il faut souligner que ce programme comprend quatre volets à savoir : la mise à niveau pédagogique visant à développer les compétences de base des bénéficiaires (langues, mathématiques et sciences), les compétences transversales (compétences de vie, compétences entrepreneuriales, compétences technologiques), l’initiation et pratique professionnelles pour les aider à développer les compétences professionnelles de base dans plusieurs métiers tels que la maintenance informatique, la mécanique, l’hôtellerie, la restauration, la couture, la coiffure, l’électronique, la menuiserie, …et enfin, l’orientation et la supervision du projet personnel de réinsertion sociale et professionnelle.

Il faut également préciser que ce programme se propose comme levier pour accompagner les jeunes et renforcer leurs compétences en vue de les préparer à participer au développement social et économique de leur pays. Deux années scolaires après son lancement, les résultats de satisfaction ne se font pas attendre, les bénéficiaires témoignent de l’efficacité et du succès de ce programme.

Le centre Mohammed V de la 2e chance, un exemple de partenariat réussi avec la société civile

Aïcha Aouad, Hicham El Merk, tous deux acteurs associatifs à Rabat indiquent que « ce projet vient sauver les élèves qui n’ont pas pu poursuivre leur scolarité formelle pour des raisons diverses. Ce projet leur offre une occasion pour reprendre leur formation dans une démarche d’alternance entre l’enseignement général et l’initiation professionnelle ». Les résultats sont encourageants, que ce soit au niveau de la capacité d’accueil ou de la volonté d’apprendre observée chez ces jeunes, précise Mme Aouad, avant de renchérir : bien que les associations partenaires du MEN soient engagées avec beaucoup de dévouement pour la réalisation des objectifs de ce projet, néanmoins certaines contraintes demandent à être dépassées. Il s’agit des difficultés que peut rencontrer tout projet  social lors de ses premières années. Surtout quand l’association œuvre dans un quartier où la population cible dépasse le nombre indiqué dans la convention de partenariat. Dans ce sens, Hicham El Mrek a précisé qu’au niveau du Centre Mohammed V pour la deuxième chance-nouvelle génération, situé dans le quartier Yaacoub Mansour à Rabat, l’effectif a atteint 65 bénéficiaires dépassant ainsi le quota de 40 spécifié dans l’accord de partenariat.

Toutefois, la collaboration avec les AREF permet de surmonter dans la plupart des cas, ces différents obstacles. Nous aspirons, dit Mme Aouad, dépasser dans les années à venir le cadre juridique qui empêche jusqu'à présent de délivrer un diplôme de qualification professionnelle aux lauréats de ces centres dans la perspective de l’insertion dans le milieu professionnel. L’enjeu est la multiplication des partenariats avec les acteurs professionnels pour diversifier les filières de formation en vue de qualifier les bénéficiaires aux nouveaux métiers du 21ème siècle avec tout ce que cela nécessite comme aménagement et équipements des centres.

Pour sa part, M. El Merk insiste sur la nécessité impériale d’impliquer tous les secteurs sociaux, notamment le secteur de la santé, les collectivités territoriales et le secteur privé, afin que l’école soit vraiment un espace social ouvert sur son environnement.

L’espoir d’un avenir meilleur

Les attentes sont importantes quand on quitte le collège à 13 ans. Les témoignages de Smail, Ghizlane et autres jeunes Rbatis bénéficiaires de l’école de la deuxième chance – nouvelle génération, ne cachent pas la grande satisfaction que leur a procurée le retour aux bancs de l’école en plus de l’opportunité de s’initier à un métier qui leur permet de vivre avec dignité. Ainsi, la majorité des jeunes interviewés expriment leur grande ambition de terminer leurs études. Pour eux, cette deuxième chance est une occasion à saisir pour éviter le décrochage scolaire.

L’impact positif sur les bénéficiaires et les impressions favorables des intervenants incitent à déployer davantage d’efforts pour réussir cette nouvelle génération de ce projet ambitieux. Telle est la mission de tous les acteurs socio économiques. Certes, les efforts consentis sont louables, mais le chemin à parcourir reste long pour

 

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