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Avec l’interdiction des festivals et manifestations artistiques, les acteurs culturels sont à la recherche de la solution du moindre mal

Avec l’interdiction des festivals et manifestations artistiques, les acteurs  culturels sont à la recherche de la solution du moindre mal
Le Festival-international Cinéma et migrations est reporté au mois de février.

Essorés par la crise, les festivals et événements culturels qui commençaient à peine à reprendre leur rythme, se voient interdits dans le cadre des mesures préventives nécessaires visant à limiter la propagation du nouveau coronavirus. «Cette décision est un coup dur pour le secteur qui repose sur un modèle économique complexe et déjà fragile. C’est tout un écosystème qui est impacté lorsqu’une manifestation culturelle ou artistique n’a pas lieu», affirme un acteur culturel. En effet, un festival c’est avant tout des emplois directs et indirects. Beaucoup de personnes y sont impliquées en amont et en aval. Différents métiers et branches d’activité sont impactés par leur annulation. Selon Zine El Abidine Charafeddine, président du festival international du film de Dakhla, l’annulation de la 10e édition prévue du 8 au 12 décembre engendrera une perte estimée actuellement à plus de 450.000 dirhams. L’événement, qui a invité des artistes du Maroc et de l’étranger, a déjà engagé plusieurs dépenses. Pour l’instant, les organisateurs du festival se concertent avec les autorités locales, le ministère de la Culture et le Centre cinématographique marocain pour choisir la solution avec le moins de pertes : «le report ou une édition digitale». 

Le festival international Cinéma et Migrations, attendu du 13 au 18 décembre à Agadir a aussi été obligé de reporter sa 18e édition au mois de février. Selon ses organisateurs, ce report engendre des pertes financières qui risquent d’être plus importantes s’ils n’arrivent pas à maintenir la nouvelle date du 4 février. Afin de minimiser les dégâts, l’association Al Moubadara Attakafiya, à l’initiative du festival, essaie actuellement de changer les billets d’avion de ses invités.
Plusieurs acteurs culturels affirment qu’une nouvelle année sans activité serait catastrophique, d’autant que les manifestations artistiques se sont enracinées dans les régions, générant des écosystèmes avec des partenaires culturels, sociaux… D’après plusieurs experts, la décision d’annulation d’un festival doit être anticipée autant que possible, vu son impact sur ceux qui font ces événements et qui gravitent autour. D’autres organisateurs soulignent qu’il faut trouver les solutions adaptées à chaque situation, notamment s’il s’agit de l’intérêt général. Au niveau de Casablanca, le Salon du livre pour enfants a choisi de passer au digital. Cette solution profite à un public plus large qui peut suivre les conférences en ligne. Néanmoins, les exposants ont dû rapidement plier bagage. Pour leur part, des gérants de salles de cinéma et de théâtre affirment que la décision gouvernementale laisse planer le doute sur leur activité. En attendant plus de visibilité, plusieurs acteurs culturels, comédiens, galeristes… disent que leur activité dépendent de la décision des autorités locales. «La troupe a dû annuler son déplacement en Tunisie pour les Journées théâtrales de Carthage à cause des dernières restrictions de vol au Maroc. Néanmoins, on maintient le planning de la tournée nationale, à condition d’avoir l’autorisation des autorités locales», nous confie le porte-parole de la troupe marocaine Tifsaouine. 

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