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L'obligation du pass vaccinal contestée par les cafetiers et restaurateurs, bien accueillie chez les exploitants des salles de sport

Certains sont pour le pass vaccinal, d'autres contre. Comme on s’y attendait, la nouvelle mesure, en vigueur depuis jeudi, ne fait pas l’unanimité chez les professionnels. Alors que les propriétaires des cafés et restaurants au Maroc clament haut et fort leur rejet de la décision, les exploitants des salles de sport, eux, affichent clairement leur satisfaction. En revanche, les deux parties s’accordent à dire que la manière dont la décision a été prise laisse à désirer.

Le pass vaccinal ne passe pas auprès des propriétaires des cafés et restaurants au Maroc. Les professionnels du secteur, dont l’activité peine toujours à se redresser, sont en effet très remontés contre le nouveau gouvernement et sa décision «d’imposer» ce nouveau sésame, désormais obligatoire presque partout.

«Alors que nous attendions des mesures d’appui susceptibles de remettre sur pied notre secteur, ce nouveau gouvernement est resté dans la même lignée de son prédécesseur en imposant des décisions qui impactent durement l’activité», conteste Ahmed Bouferkane, le coordinateur national de l'Association des patrons de cafés et restaurants du Maroc.

Dans une déclaration au «Matin», ce dernier a indiqué que l’instauration du pass vaccinal va porter un coup dur supplémentaire à ce secteur fragilisé, et ce sera peut-être le coup de grâce cette fois-ci.

«Cette décision met les cafetiers et restaurateurs dans l’embarras et les oblige non seulement à refouler une clientèle déjà rare, mais aussi à entrer en confrontation avec elle», souligne M. Bouferkane.

«Nous refusons d’endosser cette responsabilité, ce n’est pas notre rôle ! Notre rôle se limite à appliquer les mesures préventives et à mener des actions de sensibilisation. Contrôler les citoyens ne relève aucunement de nos prérogatives», insiste-t-il.

«Nous ne pouvons pas demander aux clients de nous présenter leurs cartes d’identité et pass vaccinal. Cette tâche revient aux autorités, seules habilitées à effectuer ce genre de contrôle», confirme de son côté Hassan Douch, secrétaire général de la Confédération marocaine des métiers de bouche.

Pour lui, il est inconcevable de refouler les clients et se priver ainsi des maigres revenus générés par une fréquentation déjà affaiblie par la crise.

En effet, la plus grande crainte des professionnels reste de perdre les quelques clients qui leur permettent de subsister et s’attendent à une baisse de fréquentation liée à l’obligation du pass vaccinal.

«Au Maroc, nous n’avons pas cette culture de fréquentation des cafés et des restaurants, comme c’est le cas dans d’autres pays. Et cette mesure ne fait qu’empirer les choses», abonde M. Bouferkane.

Selon la Fédération nationale des Associations des cafés et restaurants au Maroc (FNACRM), le ministère de la Santé vient d’enfoncer le dernier clou dans le cercueil du secteur.

Dans un communiqué publié mercredi, l’organisation a fortement dénoncé cette décision jugée «impossible à appliquer» et «injuste» vis-à-vis d’un secteur vital qui, est-il souligné, attendait appui et accompagnement et non une contrainte supplémentaire.

De son côté, l'Association des patrons de cafés et restaurants du Maroc s’est fendue d’un communiqué virulent, dans lequel elle a hautement décrié l’obligation de présenter le pass vaccinal pour accéder aux établissements, appelant le gouvernement à revenir sur sa décision et les professionnels à ne pas appliquer cette mesure et d’en laisser la responsabilité aux autorités habilitées.

Les exploitants des salles de sport, eux, ne sont pas du même avis. Ils sont même très satisfaits de voir enfin arriver cette mesure qu’ils sollicitaient depuis quelques mois déjà.

«La mise en place du pass vaccinal est une réponse à la demande que nous avions faite il y a quelques mois», a affirmé Mehdi Sekkouri Alaoui, président de la Fédération marocaine des professionnels du sport (FMPS).

Celui-ci a exprimé son incompréhension face aux réticences que soulève cette mesure, pourtant très réclamée dans différents secteurs. D’autant que sa mise en œuvre au niveau des établissements ne demande pas des moyens exceptionnels, a-t-il relevé.

«Il est vrai que nous aurions aimé que la décision soit prise différemment et qu’on laisse le temps aux citoyens de prendre les dispositions nécessaires», concède-t-il, ajoutant que même s’ils ont été pris de court, les personnes non vaccinées peuvent rapidement pallier ce contretemps.

«On peut être vacciné en moins d’une semaine. Si cela permet aux gens d’être dans des espaces fermés et d’être rassurés, alors faisons-le et arrêtons de polémiquer !» assène-t-il.

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