Microsoft dispose d'un «plan B» si Google met à exécution ses menaces de quitter l'Australie dans le cas où Canberra mènerait jusqu'au bout son projet visant à contraindre les géants du numérique à rémunérer les médias, ont révélé lundi des médias. Le gouvernement australien a élaboré un «code de conduite» qui obligerait Facebook et Google à rémunérer les groupes de presse australiens quand ils reprennent leurs contenus. Ces deux géants américains ont menacé de bloquer leurs principaux services en Australie en cas d'adoption de cette nouvelle loi.
La directrice générale de Google Australia, Mel Silva, a déclaré la semaine dernière, lors d'une enquête parlementaire, que son groupe ne proposerait plus son moteur de recherche en Australie dans le cas où cela deviendrait une loi.
Dans les jours suivants, le patron de Microsoft, Satya Nadella a évoqué avec le Premier ministre australien Scott Morrison la possibilité de développer le moteur de recherche Bing de Microsoft si Google venait à arrêter le sien, selon le quotidien «The Australian», affirmant disposer d'un «Plan B».
Le ministre australien des Finances, Josh Frydenberg a confirmé cet échange téléphonique, précisant que le gouvernement était en négociations approfondies avec «les acteurs du marché».
L'Australie se réserve le droit d'imposer ce code à d'autres plateformes et des doutes subsistent sur le fait que le service MSN de Microsoft, qui renvoie aux informations australiennes, puisse être affecté.
«En ce qui concerne la controverse actuelle sur un éventuel code de conduite régissant Google et Facebook, Microsoft n'est pas directement impliqué et nous ne souhaitons pas faire de commentaires sur le processus en cours», a déclaré un porte-parole de Microsoft dans un communiqué.
Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, fait également pression sur l'Australie, il a contacté la semaine dernière M. Frydenberg pour discuter du code et de ses conséquences.
Mark Frydenberg a qualifié sur ABC cet échange de «très constructif» mais qu'il ne l'a «pas convaincu de faire marche arrière».
Facebook a averti qu'il pourrait empêcher les internautes de l'île-continent de partager des informations australiennes sur sa plateforme.
«Ce que je sais, c'est que les médias devraient être payées pour le contenu. Et ce que je sais, c'est que... qu'il s'agisse de cette question, de cyberintimidation ou de contenu terroriste sur internet, nous sommes préparés à affronter les géants du numérique», selon M. Frydenberg qui dit ne pas être intimidé par les menaces.
Cette loi contraindrait Google et Facebook à rémunérer les médias australiens pour la reprise de leurs contenus. En cas d'infraction, elles devront s'acquitter de pénalités de plusieurs millions d'euros.