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Mohcine Jazouli : «L’investissement au Maroc demeure inefficient même avec un taux de 30% du PIB»

Du pain sur la planche pour le ministre délégué en charge de l’Investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques. Mohcine Jazouli, qui était l’invité de la CGEM, le 8 novembre, a eu droit à une séance «hard» sur les différentes problématiques liées à l’investissement : financement, fiscalité, facilitation de l’acte d’investir et foncier industriel. Jazouli qui est venu prendre acte des attentes des opérateurs a ainsi promis d’être l’ambassadeur du patronat auprès du gouvernement.

Mohcine Jazouli : «L’investissement au Maroc demeure inefficient même avec un taux de 30% du PIB»
Rencontre à la CGEM avec M. JAZOULI, Ministre Délégué auprès du Chef du Gouvernement chargé de l'Investissement, de la Convergence et de l'Évaluation des Politiques publiques.

L'investissement au Maroc est caractérisé par un « réel manque d’efficience». Le constat est de Mohcine Jazouli, ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Evaluation des politiques publiques. L’ex-patron du cabinet Valyans Consulting, qui était l’invité de la CGEM, le 8 novembre, pour une séance de travail autour du thème « Les freins à l’investissement », indique que le Royaume affiche, depuis plus de 10 ans, l’un des taux d’investissement les plus élevés au monde, se situant à environ 30% du PIB.

Un taux plus élevé que celui de certains pays concurrents comme la Roumanie (25%), la Pologne (17%) ou encore l’Egypte (14%). Il dépasse également la moyenne mondiale qui est de l’ordre de 20%. Selon le ministre, ce taux est en croissance constante depuis 2010, avec une augmentation de 3% par an. « A niveau d’investissement similaire, l’économie marocaine enregistre une croissance moyenne de 4% par an quand l’économie de certains pays concurrents croit à plus de 6% par an», déplore-t-il.

Le manque d’efficience s’explique, selon lui, par deux éléments essentiels : d’abord, l'investissement au Maroc est majoritairement porté par l’Etat, avec les 2 tiers des investissements contre moins de 15% ailleurs. Ensuite, l’investissement privé n’est pas assez orienté vers les secteurs créateurs d’emploi et de valeur ajoutée. « Au sein du gouvernement, nous sommes tous alignés et fortement mobilisés pour répondre à cette problématique d’efficience des investissements », affirme Jazouli aux opérateurs économiques. Une volonté qui se traduit, selon lui, par le niveau record de l’investissement public prévu par le projet de Budget 2022 (245 milliards de DH) qui permettra de relancer l' économie et servir de locomotive au secteur privé national.

La nouvelle Charte de l’investissement promulguée «très prochainement»

De même, promet-il, l’Exécutif s’engage à améliorer l’environnement des affaires à travers la modernisation du cadre juridique et réglementaire. D’ailleurs, assure-t-il, cette amélioration sera matérialisée notamment par la promulgation « très prochaine» de la nouvelle Charte de l’Investissement que le monde des affaires attend depuis des années. Celle-ci devra offrir, d’après lui, un nouveau cadre «incitatif» aux opérateurs privés. «Je peux également vous assurer que le gouvernement est parfaitement conscient des principales problématiques que rencontrent les investisseurs, que ce soit en termes d’accès au foncier, de coût de l’énergie ou encore de procédures administratives. Nous sommes donc tous décidés au sein de l’équipe gouvernementale à travailler pour lever ces entraves», rassure le ministre. Pour cette première séance de travail, Jazouli affirme avoir préféré écouter et recueillir les avis, recommandations et attentes des opérateurs économiques. Là, l’auditoire était prolixe. En effet, face au ministre, les questions et problématiques en lien avec l’investissement ont largement été détaillées.

De l’accès au financement, en passant par la fiscalité et le coût des facteurs de production, au désenclavement des régions et au développement de l’infrastructure industrielle, les patrons ont, chacun, fait part des contraintes de son secteur. Le président de la CGEM, Chakib Alj, a profité de l’occasion pour rappeler au ministre l’importance du travail mené par le patronat à travers le Livre Blanc. «Dans le cadre de sa contribution à l’opérationnalisation du volet économique du nouveau modèle de développement, la CGEM a mobilisé l’ensemble de ses composantes pour la construction du Livre blanc, présenté il y a trois semaines. Les travaux menés, dans le cadre de cet ouvrage, ont ressorti un certain nombre de mesures concrètes pour instaurer un environnement des affaires plus compétitif, qui donne envie d’entreprendre », souligne Alj. Le Livre Blanc a ainsi été structuré autour de trois thématiques clés regroupant d’ailleurs les différentes attentes des opérateurs. Il s’agit de l’accès au financement, le coût des facteurs de production et la simplification des procédures en faveur d’une amélioration du climat des affaires et de la restauration de la confiance Entreprise-Administration. Face à ces attentes, Jazouli a promis d’être l’ambassadeur des entreprises auprès du gouvernement afin de les traiter selon une approche systèmique et de convergence.

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