Afin d’assurer une protection optimale aux personnes immunodéprimées face à la Covid-19, et notamment dans le contexte de l’émergence de nouvelles souches du virus, Dr Khadija Moussayer, spécialiste en médecine interne et en gériatrie, réitère son appel à cette catégorie fragile de la population pour prendre la 3e dose de vaccin anti-Covid, et en urgence. La présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS) attire l’attention sur le phénomène de mutation des virus à l’instar du Sars-Cov-2 susceptible de se produire et muter chez les patients dont le système immunitaire est faible.
«Plus le virus touche un plus grand nombre de personnes à travers sa circulation d’un patient à un autre, plus il a de grandes chances de muter. Ce constat est d’autant plus effectif et vrai chez un patient immunodéprimé, car il n’a pas un système immunitaire très opérant. Généralement, l’immunodéprimé a du mal à combattre facilement le virus qui peut persister longtemps dans son corps. Le virus profite de cet état d’immunodépression pour muter et échapper à certains médicaments ou à certains vaccins», explique l’immunologue. Grosso modo, il s’agit bien de «la loi des virus», car, plus le virus trouve un milieu propice marqué par un système immunitaire affaibli, plus il trouve l’occasion de muter. D’où l’intérêt de la vaccination qui peut freiner les mutations inquiétantes engendrées par le virus, préconise la présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS).
Et d’ajouter que les personnes immunodéprimées doivent être vaccinées de façon prioritaire contre le SARS-CoV-2 et doivent faire leur dose de rappel (3e dose) dans un délai inférieur à 6 mois (mais d’au moins 3 mois). La vaccination de leur entourage adultes et enfants est aussi fortement recommandée. «En raison de ces incertitudes sur l’efficacité de la vaccination chez les personnes immunodéprimées, il convient enfin de mieux les protéger en vérifiant le statut vaccinal de leur entourage immédiat et, si besoin est, de lui demander d’effectuer les mises à jour nécessaires». Par ailleurs, il faut privilégier les vaccins les plus efficaces, recommande Dr Moussayar, et même après vaccination, continuer à se protéger par les moyens classiques : port de masque, distanciation physique et désinfection des mains.
Rappelons que les personnes immunodéprimées sont celles dont le système immunitaire est affaibli : «Une personne est immunodéprimée lorsque son système immunitaire n’est plus capable de combattre efficacement les bactéries, les virus, les parasites ou encore les agents toxiques. Les causes de l’immunodéficience sont diverses, congénitales tel le cas des déficits immunitaires primitifs ou acquis comme dans le SIDA ou à la suite de la prise de certains médicaments». La membre de la Société marocaine de médecine interne (SMMI) a noté qu’au Maroc, 20 000 personnes sont infectées par le VIH et 400 patients sont concernés par les déficits immunitaires primitifs.