Le nouveau président de la Chambre des conseillers, Naam Miyara (Parti de l’Istiqlal), entend bien mettre l’action de cette Chambre au diapason de celle des Sénats réputés de par le monde. Dans un entretien accordé à «Assahra Al Maghribia», M. Miyara a souligné que les décisions stratégiques majeures impliquant les États proviennent des Sénats. «Bien qu'aucun mécanisme constitutionnel ne nous y oblige, nous devons néanmoins nous employer à être une source de cette réflexion stratégique», a-t-il affirmé. Pour y parvenir, M. Miyara a bien une vision. «La pluralité des composantes de cette Chambre (constituée de représentants du patronat, des syndicats, des chambres professionnelles et des conseils territoriaux), valorisée par l'expertise des conseillers, est de nature à créer un environnement propice à l'élaboration des stratégies à venir de l’État», a-t-il dit. Ce cadre de travail sera encore renforcé par l'organisation de conférences et de forums d'envergure rassemblant des experts et des académiciens qui contribueront à élaborer des recommandations et des orientations. Celles-ci seront ensuite déclinées en propositions de loi ou en stratégies sectorielles pour le développement économique et social du Maroc.
Au sujet de la diplomatie parallèle, M. Miyara a rappelé que le message de félicitation que lui a adressé Sa Majesté le Roi Mohammed VI met l'accent sur cette facette de l'action de la Chambre des conseillers. Pour mener à bien cette mission, il préconise alors de mettre l'accent sur une diplomatie parallèle ciblant des régions du monde où se présente un double avantage : nouer des partenariats économiques et obtenir un soutien franc à la première cause nationale. «La Chambre des conseillers dispose d'importants atouts pour jouer ce rôle, notamment en ce qui concerne le volet économique de la diplomatie parallèle. Si de véritables corridors d'échanges économiques et commerciaux voient le jour, ils auront pour corollaire de rallier davantage de soutiens à la cause nationale», a-t-il indiqué.
Par ailleurs, le nouveau président de la Chambre des conseillers s'est attardé dans l'entretien accordé à «Al Maghribia» sur d'autres points relatifs aux rapports avec l’opposition au sein de cette Chambre, à la participation du Parti de l’Istiqlal au gouvernement et à l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM). Ainsi, au sujet des rapports avec l’opposition, M. Miyara a fait part de la nécessité de surmonter, à l'époque actuelle, les polémiques qui avaient émaillé les dernières législatures (où l'opposition disposait d'une majorité à la Chambre des conseillers). «L'opposition se doit maintenant de se consacrer à la proposition d'alternatives et non plus à la polémique», a-t-il insisté. Sur la question de la présence du Parti de l'Istiqlal au gouvernement, M. Miyara a affirmé que le débat au sujet du nombre de portefeuilles accordés au parti ne s’est pas posé. «Le plus important pour nous était de mettre en œuvre notre programme électoral et celui-ci a été intégré à 70% dans le programme gouvernemental». À propos de ses autres responsabilités à la tête de l'UGTM, M. Miyara a indiqué qu'il continuera à assumer ses responsabilités syndicales à la tête de cette centrale, soulignant qu'il n'y a pas de conflit entre ses missions au niveau du planning et que l'action syndicale se mesure surtout par son efficacité.