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«L’énergie au Maroc va coûter moins cher à l’avenir si le pays poursuit son programme d’intégration massive des énergies renouvelables», assure Nawfal El Fadil, directeur général d’EDF Maroc. Intervenant mardi dans l’émission «L’info en Face» diffusée sur Matin TV, le responsable a signalé que la transition énergétique représente une réelle opportunité pour le Maroc dans un contexte marqué par la volatilité des prix de l’énergie, qui risque de perdurer, d’où la nécessité d’accélérer la transition vers des énergies propres.
«Le nucléaire pourrait aussi être envisagé par le Maroc», indique-t-il, précisant que le dossier n’est pas à l’ordre du jour chez EDF Maroc. «La question relève d’une volonté politique. Il faut d’abord qu’il y ait un consensus à ce niveau avant d’en discuter avec les industriels», ajoute-t-il. Il explique qu’en termes de ressources énergétiques nouvelles, les petites centrales modulaires seraient très intéressantes pour le Royaume. «Celles-ci ont toute leur place dans le mix énergétique marocain, dans le sens où aujourd’hui, au vu des difficultés d’approvisionnement en gaz que rencontre le pays, elles pourraient venir remplacer les centrales à charbon et à gaz et répondre ainsi à la demande croissante d’électricité», affirme-t-il.
Produire plus ou réduire la consommation ?
Afin de répondre à la forte augmentation de la demande en énergie, faut-il produire plus ou consommer moins ? «Il faut surtout produire différemment», répond Nawfal El Fadil. L’idée, selon lui, est d’améliorer la qualité de la production, notamment à travers le développement des énergies renouvelables, ce qui permettra de diminuer les coûts et de produire plus et mieux. Mais il faut aussi travailler de manière collective sur le volet de l’efficacité énergétique pour une meilleure gestion des ressources au service d’un développement durable, poursuit-il.
«Il existe aujourd’hui plusieurs solutions pour réduire les coûts énergétiques. Au niveau d’EDF, nous proposons ce qu’on appelle la production décentralisée d’électricité. Cela consiste à mettre en place une centrale solaire sur le site de production, ce qui permet de réduire la facture énergétique de 10 jusqu’à 50%», fait savoir le DG d’EDF Maroc. «Il s’agit d’un levier renouvelable qui permet de produire de l’énergie décarbonée et compétitive avec un impact direct sur le coût pour l’industriel», insiste-t-il.
L’inévitable électrification des usages
Les besoins d’aujourd’hui en matière d’énergie ne seront pas ceux de demain, fait remarquer Nawfal El Fadil. «C’est un élément qui doit être appréhendé de manière anticipée et figurer dans les scénarios de planification énergétique des donneurs d’ordres et des stratèges marocains», souligne-t-il, précisant que le mix énergétique projeté doit prendre en compte l’électrification des usages qui, elle-même, va permettre une transition énergétique plus rapide.
Interpellé sur la question de la mobilité électrique en tant qu’enjeu futur pour le Royaume, le DG d’EDF Maroc a répondu : «Je pense que ce n’est pas une priorité pour le Maroc. Lorsque le pays en arrivera à mettre en place ce type d’installations, il aura déjà atteint des coûts de production d’énergie assez bas pour les intégrer facilement», relève-t-il. «L’avantage c’est que cette mobilité électrique pourra s’intégrer dans un mix énergétique de plus en plus renouvelable et donc durable», précise-t-il.
