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Nouvelles conditions de recrutement des enseignants : premiers signes de flexibilité du ministère de l'Education nationale

Pour cette troisième rencontre entre le ministère de lÉducation nationale et les cinq syndicats les plus représentatifs du secteur de l`éducation, le climat était tendu. Comme annoncé par les syndicats, les dernières décisions prises par le département de Chakib Benmoussa ont figuré au premier plan de l’ordre du jour. Les interventions des syndicalistes ont porté sur la condition de fixation de l’âge d’accès au concours à 30 ans et celle selon laquelle le candidat au concours ne doit pas entretenir un lien de travail avec le secteur privé ou un autre employeur.

Nouvelles conditions de recrutement des enseignants : premiers signes de flexibilité du ministère de l'Education nationale

Le secrétaire général du Syndicat national de l’enseignement, affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), Abdelaghni Erraki, a indiqué au «Matin» que de sérieux reproches ont été faits au ministère, qui a pris ces décisions unilatéralement sans même prendre la peine d’informer les syndicats, «alors que nous sommes engagés dans un processus de dialogue». Un processus qui a été salué et accueilli favorablement par les syndicats, mais qui a été altéré par ces dernières mesures, indique M. Erraki. «Au-delà de l’information, nous voulons être associés à l’élaboration de toute décision concernant le corps éducatif», a-t-il ajouté.

Revenant sur la décision de fixer l’âge d’accès au concours à 30 ans, M. Erraki a confié que le ministre a eu du mal à convaincre les syndicats du bien-fondé de sa décision. Finalement, M. Benmoussa a affirmé que cette condition serait maintenue pour le concours de cette année, laissant entendre que des négociations sur ce point restent envisageables pour les prochaines années. L’argument avancé par le ministre pour maintenir cette décision, dit M. Erraki, tient aux délais très courts pour préparer le prochain concours prévu en décembre 2021. Sur le deuxième point relatif à la rupture de toute relation contractuelle avant de se présenter au concours, le SG du SNE a précisé que le ministre et les syndicats ont convenu de joindre une lettre de démission signée par le candidat ayant réussi le concours à son dossier. Cette proposition a été formulée par le directeur central des ressources humaines et approuvée par M. Benmoussa, fait savoir M. Erraki.
Mêmes propos chez le secrétaire général de la Fédération nationale de l’éducation (FNE), Abderrazak El Idrissi, qui a déclaré au «Matin» que les réactions des syndicats au début de la réunion tenue mardi 23 novembre ont été vives et que les syndicalistes ont tenu à faire part de leurs critiques à l’égard du ministère qui a agi unilatéralement sans même les tenir informés. Indiquant que le ministère est resté ferme sur la décision de fixer l’âge d’accès au concours à 30 ans, M. El Idrissi a déclaré que son syndicat rejette cette décision et continuera à militer pour son abrogation. Par ailleurs, M. El Idrissi a indiqué que trois prochaines réunions avec le ministère sont prévues les 29 novembre, 1er et 7 décembre. La troisième réunion sera consacrée à la question de la contractualisation et verra la participation de représentants de la «Coordination nationale des enseignants à qui on a imposé la contractualisation».

Sur cette même réunion, Abdelghani Erraki a indiqué que les parties ont convenu de prendre part à cette réunion sans conditions préalables ni lignes rouges et d’aborder toutes les questions dans un esprit positif et constructif. Il a également été convenu entre les syndicats et le ministère de tutelle d’aborder toutes les autres questions à partir du point où les discussions se sont arrêtées et non de reprendre le processus depuis le début.

Pour rappel, le ministre de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, avait déclaré que les nouvelles conditions d’accès au concours de recrutement des enseignants, dont celle fixant l’âge maximum des candidats à 30 ans, s’inscrivent dans le cadre d’une «réforme globale» de l’éducation. «Ce sont des conditions qui relèvent d’une réforme globale, et il convient de discuter des objectifs de cette réforme», a affirmé le ministre dans une sortie médiatique suite à la polémique suscitée par ces nouvelles mesures. La présente réforme a trait non seulement aux conditions d’accueil, à la scolarité, aux méthodes d’enseignement, mais aussi à l’ouverture de l’établissement sur son environnement, avait dit Benmoussa soulignant que le corps enseignant est au centre de cette réforme, tant en termes de considération, de soutien constant, de formation continue que d’assistance pour qu’il puisse accomplir sa mission de la meilleure façon possible. Dans cette optique, il estime que «pour parvenir à une école de qualité, la profession d’enseignant a intérêt à retrouver son attractivité, à l’instar de toutes les autres professions nobles».

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