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Oléagineux: L'interprofession mobilisée pour réduire la dépendance aux importations

Oléagineux: L'interprofession mobilisée pour réduire la dépendance aux importations

La dépendance aux importations des oléagineux pèse lourdement sur la balance commerciale du Maroc et représente un véritable facteur de vulnérabilité pour les marchés nationaux. D’où l’importance de développer des filières nationales fortes et compétitives pour améliorer la souveraineté du pays en huiles et protéines végétales.

C’est ce que soulève Maghreb Oléagineux dans un communiqué qui souligne également les actions de l’interprofession dans ce sens.

Les prix du complexe oléagineux (graines, huiles, tourteaux) se sont en effet durement ressentis de la flambée des prix mondiaux qui s’est déclenchée au second semestre 2020, atteignant leur niveau le plus haut depuis 2014.

«Avec des besoins moyens de 1.080.000 tonnes de tourteaux et 756.000 tonnes d’huiles de graines majoritairement satisfaits par des importations, le Maroc a été lourdement impacté par la hausse des prix», fait savoir Maghreb Oléagineux.

«S’ils se maintiennent, les prix du complexe oléagineux pourraient représenter un coût supplémentaire de plus de 3 milliards de dirhams pour la balance commerciale», alerte la même source.

A ce titre, miser sur le développement de filières nationales d’oléagineux constitue une stratégie efficace pour faire face à cette situation.

C’est d’ailleurs la mission que s’est fixée l’interprofession qui a œuvré depuis 2013 pour l’émergence des filières de colza et de tournesol en vue de combler une part croissante des besoins domestiques en huiles et protéines végétales. Une mobilisation qui, sous l’impulsion du contrat programme signé entre la Fédération interprofessionnelle des oléagineux (Folea) et l’État, dans le cadre du Plan Maroc Vert, a permis de multiplier la production par 15 pour le colza et par 67% pour le tournesol.

Selon les chiffres annoncés par Maghreb Oléagineux, le Maroc a produit 17.000 tonnes d’huile et 22.500 tonnes de tourteaux de colza et de tournesol en 2019. Toutefois, ajoute-t-on, ce volume reste en deçà des besoins du pays mais il n’en contribue pas moins à renforcer sa souveraineté alimentaire.

«En 2019, la couverture des besoins nationaux était de 1.7%, toutefois les perspectives sont très encourageantes. En effet, la dynamique observée depuis 2013 se confirme cette année encore avec 9.400 hectares de colza emblavés et d’autre part, les prévisions pour le tournesol sont de 20.000 hectares», annonce la même source.

A ces perspectives s’ajoutent celles attendues des efforts menés par d’autres acteurs du secteur agricole, notamment l’Office national de conseil agricole (ONCA) qui a renforcé son accompagnement auprès des agriculteurs dans les activités de conseil agricole et de formation, ou encore le développement du réseau d’entrepreneurs de travaux agricoles. Objectif : atteindre 70.000 hectares de colza et tournesol à l’horizon 2030, ce qui permettrait d’arriver à une production de 126.000 tonnes de graines et une couverture de 10% des besoins du marché marocain.

Maghreb Oléagineux mise également sur la qualité semences, autre élément clé dans le développement des cultures oléagineuses. Il insiste sur la nécessité de capitaliser sur des semences de qualité et à fort potentiel de rendement.

«Le catalogue européen offre aux agriculteurs marocains des semences garanties sans OGM et parfaitement adaptées aux spécificités des bassins de production du Maroc. Elles bénéficient également d’une haute faculté germinative afin d’améliorer la performance de leurs productions», est-il précisé.

Notons que les efforts de l’interprofession marocaine, représentée par Folea, sont soutenus par le programme Maghreb Oléagineux et cofinancé par l’Union européenne et Terres Univia, l’interprofession française des huiles et protéines végétales destinées à l’alimentation humaine.

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