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Depuis l’apparition du variant Omicron en Afrique du Sud, fin novembre dernier, les spécialistes du monde entier ne cessent de répéter qu’une troisième dose du vaccin est le moyen le plus efficace pour se protéger contre ce virus. Il semblerait qu’aujourd’hui ce grand mouvement de sensibilisation commence à porter ses fruits, notamment sur la campagne de vaccination nationale.
En effet, après une stagnation qui a duré des semaines à cause des fake news concernant les effets secondaires de cette dose de rappel, on remarque depuis quelques jours que le rythme de vaccination commence à s’accélérer. «Il semblerait que l’apparition du variant Omicron dans le monde ait aidé les citoyens marocains à prendre un peu plus conscience de la gravité de la situation. Nous remarquons, en effet, une tendance légèrement haussière des vaccinations depuis le début du mois de décembre, surtout pour la troisième dose», déclare au «Matin» Mouad El Mourabit, coordinateur du Centre national d’opérations d’urgence en Santé publique au ministère de la Santé et de la protection sociale. «Depuis la détection du premier cas d'Omicron au Maroc mercredi dernier, le rythme d’administration de la troisième dose s’est accéléré un peu plus», ajoute-t-il. Troisième dose : Les chiffres montent en flèche depuis le 1er décembre Nous pouvons également constater la tendance haussière de la vaccination à la troisième dose à travers les chiffres communiqués dans les bulletins quotidiens du ministère de la Santé sur la situation épidémique.
Pendant la période du 15 au 30 novembre dernier, le nombre de personnes ayant reçu la troisième dose est passé de 1.579.478 à 1.667.377, soit un total de 87.899 personnes. Tandis qu’entre les 1er et 17 décembre courant, période marquée par l’apparition d’Omicron, le nombre de bénéficiaires de la dose de rappel est passé 1.695.226 à 2.284.832, soit un total de 589.606. «Nous avons remarqué une augmentation du nombre des personnes qui viennent se faire vacciner depuis la fermeture des frontières nationales pour limiter la propagation d’Omicron.
La détection d’un premier cas de ce nouveau variant au niveau national a accéléré la cadence encore plus, surtout pour la troisième dose. En comparant les chiffres de cette semaine avec ceux de la semaine dernière, nous constatons une hausse de presque 200%», nous affirme Dr Khadija Lahrarti, médecin responsable du site de vaccination de Sidi Belyouth. La première dose toujours à la traîne Pour sa part, Pr Said Moutaouakil, membre du Comité scientifique et technique, se réjouit de la tendance haussière concernant l’administration de la troisième dose, mais s’inquiète face à la baisse de la primo-vaccination. «La troisième dose est très importante parce qu’elle va permettre de booster notre immunité et d’augmenter nos anticorps pour se protéger contre les différents variants du coronavirus, notamment Omicron. Nous souhaitons d’ailleurs que le nombre de bénéficiaires de cette dose de rappel continue d’augmenter. Cependant, ce qui est inquiétant est la stagnation de la primo-vaccination», indique Pr Moutaouakil dans une déclaration accordée au «Matin». «Plus de 4,5 millions de personnes n’ont toujours pas franchi le pas. À ce rythme, nous n’atteindrons pas l’immunité collective de si tôt», déplore l’expert.
En termes de chiffres, le nombre des primo-vaccinés est passé de 24.419.405 le 30 novembre à 24.492.402 le 17 décembre, soit un total de 72.997 personnes seulement en plus de deux semaines. Pour rappel, le ministère de la Santé et de la protection sociale s’est fixé l’objectif d’atteindre l’immunité collective au plus tard en mars 2022. Mais si on continue à ce rythme, cet objectif semble irréalisable.
