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Pass vaccinal ou cours à distance : Des écoles privées jouent la carte de l’ultimatum

Contrairement aux écoles publiques qui n'ont pas encore déployé de mesures spéciales relatives à l'obligation du pass vaccinal, certains établissements du privé sont passés à l'action. Bien qu'en nombre limité, ces écoles ont choisi d'imposer les cours à distance aux élèves non-vaccinés. Rigueur, excès de zèle ou choix guidé ? Voici quelques éléments de réponse.

Pass vaccinal ou cours à distance : Des écoles privées jouent la carte de l’ultimatum

L’information circule depuis quelques jours et fait grincer des dents : à la suite de l’instauration du pass vaccinal, certaines écoles privées auraient décrété que les élèves non-immunisés contre le Covid-19 devront suivre leurs cours à distance.

Une décision qui passe très mal auprès des parents, d’autant que cette décision ne répond à aucune directive émanant du ministère de tutelle, comme nous l’a assuré Noureddine Akkouri, président de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves au Maroc (FNAPEM).

Le responsable est en effet catégorique : si un établissement scolaire, public ou privé, exige des élèves la présentation du pass vaccinal pour bénéficier de l’enseignement présentiel, c’est qu’il agit de son propre chef car aucune instruction dans ce sens n’a été donnée par la tutelle.

Dans certains cas, la décision n’est pas tranchée mais ressemble plutôt à un ultimatum : vacciner les enfants sous peine de se voir «infliger» des cours à distance, une expérience que peu de parents seraient prêts à revivre.

«Il s’agit selon toute vraisemblance de cas isolés», soutient M. Akkouri.

Abdlhadi Zouiten, président d’honneur de la Ligue de l'enseignement privé au Maroc, confirme de son côté que la décision concerne un nombre réduit d’établissements. Mais il indique aussi que ces écoles, notamment quelques-unes relevant de la région de Rabat-Salé-Kénitra, n’ont fait que répondre aux orientations contenues dans une note qui leur a été adressée par la direction régionale du ministère de l’Education nationale, pointant le faible taux de vaccination qu’ils présentent et les appelant à privilégier le mode distanciel pour les non-vaccinés. Et de signaler que chaque direction régionale a choisi de gérer à sa manière la décision gouvernementale.

«Nous ne cautionnons pas la démarche de ces écoles car nous sommes convaincus que la vaccination relève de la responsabilité des ministères de l’Intérieur et de l’Education nationale. Cela n’entre aucunement dans les prérogatives des établissement scolaires dont le rôle se limite à la mobilisation et à la sensibilisation», ajoute-t-il.

Moins intransigeant, Noureddine Akkouri pense que si une institution choisit d’adopter les cours à distance, elle devrait être parfaitement en mesure d’assurer les conditions matérielles nécessaires à la continuité de l'apprentissage de manière à garantir l’égalité des chances, notamment en assurant des cours en simultané en classe et aux élèves restés chez eux.

Mais avant d’en arriver à cet extrême, concède-t-il, l’institution devrait d’abord échanger autour de la question avec les parents et adopter une approche de sensibilisation pour les encourager à vacciner leurs enfants.

«Ceci dit, les parents qui refusent de vacciner leurs enfants sont également tenus de présenter des arguments convaincants, des raisons médicales par exemple, afin que les deux parties puissent trouver un terrain d’entente. Dans l’intérêt de tous», poursuit-il.

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