C’est à y perdre son latin ! Le Maroc a-t-il oui ou non adopté le pass sanitaire à la place du pass vaccinal ? Si l’on se réfère à l’annonce faite mercredi par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), la réponse est oui. Sauf que le gouvernement, seule autorité habilitée à faire ce genre d’annonce, n’a toujours fait aucune sortie officielle à ce sujet. La confusion est d’autant plus grande que sur le site Liqahcorona, le document à télécharger pour les personnes ayant bénéficié d’un parcours vaccinal complet est appelé pass sanitaire et non pass vaccinal. Celui-ci comporte deux Codes QR, l’un associé à l’attestation de vaccination alors que l’autre renvoie au certificat de test PCR négatif.
«C’est juste une appellation pour englober l’attestation de vaccination et le test PCR», affirme le ministre dans une déclaration au «Matin», expliquant que les services de contrôle frontaliers à l’étranger exigent que l’attestation relative au test PCR soit délivrée par un laboratoire reconnu par l’État et via la plateforme gouvernementale dédiée à cet effet. Une mesure qui permet de garantir l’authenticité du document et de parer toute tentative de falsification, a-t-il souligné.
Autant dire donc que c’est toujours le pass vaccinal qui est en vigueur au Maroc et seules les personnes vaccinées ont le droit d’accéder aux administrations publiques et aux lieux clos tel que décidé par le gouvernement en octobre dernier. Pour le moment.Ce choix s’avère apparemment judicieux quand on voit que certains pays, qui n’ont toujours pas atteint le taux de vaccination souhaité, étudient l’éventualité de passer du pass sanitaire au pass vaccinal pour faire face à la menace de la nouvelle vague. C’est le cas de la France où le sujet fait l’objet de débat alors que l’Autriche est allée plus loin en décidant de reconfiner les non-vaccinés suite à la recrudescence de la pandémie !Toutefois, une question demeure : que signifie l’annonce du CNDH ? Le gouvernement a-t-il accédé réellement à la requête du Conseil qui, dans sa hâte, a devancé l’annonce officielle ? Où s’agit-il tout simplement d’un quiproquo ?Pour répondre à toutes ces questions, nous avons essayé de contacter Amina Bouayach, présidente du CNDH, mais celle-ci est restée injoignable, alors que toutes les personnes proches du dossier que nous avons interpellées sont restées évasives.Pour rappel, le CNDH a annoncé mercredi, via un tweet, que le gouvernement a décidé d’abandonner le pass vaccinal en faveur du pass sanitaire suite à la lettre qu’il avait adressée à cet effet au chef du gouvernement, datée du 18 octobre 2021.Dans cette lettre, le Conseil avait recommandé de remplacer le pass vaccinal par un pass sanitaire qui se compose de trois documents : une attestation de test négatif, un certificat médical prouvant la guérison du Covid et un certificat médical attestant que la personne est dans l’incapacité de se faire vacciner, délivré par le médecin traitant, pour des raisons précisées médicalement et scientifiquement.