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La pénurie des stocks menace sérieusement les ventes automobiles

La pénurie des stocks menace sérieusement les ventes automobiles

Le vent est en train de tourner pour le marché automobile. Et du mauvais côté malheureusement. Après des performances honorables réalisées depuis le début de l’année en cours, le marché a enregistré un ralentissement net au mois de septembre avec des livraisons qui n’ont pas dépassé 13.255 unités, soit une petite progression de 3,17% en glissement annuel, alors que la hausse était toujours à deux chiffres depuis le début de l’année.

Et selon les dires de plusieurs importateurs de la place, la récession ne fait que commencer. Fortement perturbés depuis quelques mois par la pénurie des stocks de certains modèles, à cause de l’indisponibilité des puces électroniques utilisées dans la fabrication des véhicules, due à la pandémie Covid-19, la plupart des importateurs s’attendent désormais au pire. Pour certaines marques, l’absence momentanée de quelques modèles de la gamme a cédé la place à des ruptures prolongées ou totales des approvisionnements. Les clients désireux d’acquérir de nouveaux véhicules sont donc contraints de patienter de longues semaines, voire des mois dans le cas de la plupart des marques premium, ou, à leur grand regret, changer carrément de modèles, ou de marques, quand les stocks des autres importateurs le permettent bien sûr. Une chose est certaine, il faut s’attendre à une fin d’année difficile et les objectifs des importateurs seront sûrement revus à la baisse.

«La pénurie persiste depuis plusieurs mois. Nous avons résisté tant bien que mal, mais cela va de mal en pis. Les délais d’attente des livraisons aux clients s’allongent de plus en plus. Et nous n’avons aucune visibilité sur les nouveaux arrivages», se désole un responsable d’une grande marque de la place. Selon ce dernier, sur un potentiel mensuel habituel d’un millier de livraisons, seulement une moyenne de 200 véhicules/mois était écoulée les deux derniers mois. Si certaines marques arrivent encore, tant bien que mal, à satisfaire une partie de leur clientèle avec le peu de véhicules qu’elles reçoivent d’une manière irrégulière, d’autres n’ont tout simplement plus rien à proposer. «Nous avons épuisé la quasi-totalité de nos stocks. Et nous venons malheureusement d’apprendre qu’aucun arrivage n’est prévu avant fin décembre. Et encore. Rien n’est sûr. Rien ne garantit la fin de cette situation», déplore un professionnel, dont la marque enregistrait jusqu’alors une très forte progression.

En effet, les professionnels ne cachent pas leur crainte du prolongement de cette crise. Pour ce responsable d’une marque premium dont les promesses de livraisons sont renvoyées aux mois de février et mars prochains, la crise va sans doute empirer. Elle se poursuivra en 2022 et ne se dissipera totalement pas avant 2023.


Les semi-conducteurs, ces composants clés

Le marché automobile est l’un des grands perdants industriels de la pandémie Covid-19. En 2020, la demande en voitures neuves a chuté en raison de l’évolution des besoins des consommateurs en matière de voyages, de l’incertitude de l’emploi et des fermetures d’usines pendant les périodes de confinement. Les constructeurs automobiles ont reporté ou annulé beaucoup de commandes et les ventes ont donc logiquement baissé de 15%. Avec la reprise enregistrée en 2021, la demande a augmenté d’une manière rapide. Chose qui a provoqué une forte demande en semi-conducteurs, des composantes vitales dans la fabrication des véhicules. Malheureusement pour les constructeurs automobiles, la demande d’autres secteurs est aussi forte et la crise s’est installée.

Selon une étude récente d’IDTechEx, intitulé «Power Electronics for Electric Vehicles 2022-2032», les délais d’approvisionnement de pièces clés comme les microcontrôleurs atteignent jusqu’à 44 semaines. En avril, Ford a estimé qu’il vendrait 1,1 million de véhicules de moins en raison des pénuries, et le mois dernier, Toyota a également réduit sa production. Le problème est également exacerbé par une chaîne d’approvisionnement concentrée, créant un point de défaillance unique. En effet, la plupart de la production est sous-traitée chez des fonderies en Asie, où Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) détient, toujours selon IDTechEx, près de 60% des parts de marché. Le manque d’entreprises capables de fabriquer des puces et les longs délais pour passer d’un fournisseur à l’autre font que les constructeurs automobiles sont coincés.

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