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«La situation épidémiologique au Maroc connaît une certaine stabilité au cours des deux dernières semaines avec un nombre de contamination variant entre 6.000 et 9.000 nouveaux cas par jour. Cela signifie que la courbe de l’épidémie semble avoir atteint un «plateau». Mais cette stabilité risque d’être trompeuse, car dans la pratique, un plateau ne peut durer très longtemps et ne peut être le prélude qu’à une nouvelle chute ou, malheureusement, à une nouvelle hausse». C’est ce qu’a expliqué le professeur Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé et vice-président de la Fédération de santé, dans une déclaration accordée au «Matin».
D’après ce responsable, l’analyse des statistiques enregistrées au cours des deux dernières semaines fait ressortir l’existence d’une certaine stagnation. «L’épidémie de Covid-19 semble connaître une sorte de «plateau», mais à un niveau élevé, ce qui signifie que le maintien du même plateau pourrait exercer une pression très forte sur les structures hospitalières », a-t-il indiqué. En effet au cours de la semaine du 19 au 25 août, le taux de positivité des tests a connu une légère baisse pour se situer à 19,3%, sachant qu'il avait atteint les 25%.
Le nombre quotidien des décès a également connu une baisse, passant de plus de 120 à environ 90 . Une régression qui trouve son explication dans le fait que le Royaume a connu une baisse du nombre de contaminations il y a quelques semaines, ce qui a eu une incidence directe sur la létalité. «Il faut prendre en compte le fait qu’il existe une intervalle entre le premier jour de contamination et l’aggravation de l’état du malade qui mène à son hospitalisation avant son décès. Cette période peut aller de deux à trois semaines», explique le professeur Hamdi. Notons que le taux d’occupation des lits de réanimation Covid connaît également une certaine stabilité en se situant à 51,5% au cours de la même période avec une évolution en dents de scie.
Pour le professeur Tayeb Hamdi, bien que le pic de cette nouvelle vague de l’épidémie ait été dépassé, il faut rester vigilant quant à la reproduction d’un nouveau pic. Le même intervenant a ainsi appelé les citoyens à un respect strict des mesures barrières afin de ne pas atteindre un plateau en dents de scie. «Il faut savoir que la stabilisation observée du nombre de contaminations est due aux mesures restrictives instaurées par le gouvernement au début de ce mois. Ces restrictions ont commencé à donner leur fruit. Mais cela ne signifie pas que nous avons passé le cap. Nous avons aplati l’épidémie, mais pas passé le cap.
Aujourd’hui, le défi est d’infléchir la courbe afin d’alléger la pression sur les services hospitaliers et cet objectif ne peut être atteint sans la contribution des citoyens et une prise de conscience collective», note le professeur.
