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Les pistes pour un Maroc post-Covid plus résilient

Le cabinet Deloitte vient de publier un Policy Paper qui s'intéresse à l’économie marocaine post-Covid. Cette étude analyse les atouts sur lesquels le Maroc doit capitaliser pour atteindre une croissance économique plus forte et inclusive, les chantiers de réforme en cours ainsi que les paris de rupture à relever.

Les pistes pour un Maroc post-Covid plus résilient

Pour que le Maroc puisse passer de la résilience à l’émergence, il devra relever un certain nombre de défis et entreprendre plusieurs ruptures tout en s'appuyant sur les nombreux acquis engrangés au cours des deux dernières décennies et sur la dynamique réformatrice enclenchée, notamment en période de crise sanitaire.

Ces réalisations, défis et ruptures ont été analysés dans un Policy Paper publié jeudi par le Cabinet Deloitte sous le titre «Le Maroc, de la résilience à l’émergence ?» L'étude dresse l'inventaire des principaux acquis du Royaume en matière de modernisation économique, de réforme institutionnelle et de développement humain.

Des acquis qui sont autant d'atouts sur lesquels le Maroc doit capitaliser pour atteindre une croissance économique plus forte et inclusive. Les auteurs ont également passé à la loupe la réponse du Maroc aux conséquences de la crise liée à la Covid-19, soulignant que le pays a démontré une réactivité remarquable aussi bien sur le plan sanitaire que sur les plans économique et financier et a engagé plusieurs réformes fondamentales, telles que la généralisation de la protection sociale et la digitalisation des services publics.

«La crise de la Covid-19 a probablement servi d’accélérateur pour certaines réformes correctives de lenteurs administratives très enracinées, qui pesaient de manière structurelle sur le Doing Business du Maroc, bien que celui-ci ait progressé de manière très significative au cours des dix dernières années», relève l'étude.

«Elle a permis la mise en place d’une sorte de “Pacte de responsabilité” public-privé, piloté par le ministère des Finances, et qui repose en grande partie sur un stimulus monétaire raisonné», ajoute le document.

S'agissant des défis à relever, l'étude cite notamment la transformation structurelle de l'économie marocaine. Les auteurs ont signalé que la lenteur de cette transformation a conduit à la persistance d’un poids élevé de l’économie informelle, d’un fort taux de chômage des jeunes diplômés et d’une faible participation des femmes à l’emploi.

Sur la liste des défis figurent également la valorisation du capital humain, le soutien aux initiatives du secteur privé ainsi que la résorption de la polarisation sociale et territoriale. «Les symptômes des dysfonctionnements du modèle actuel de développement se cristallisent, notamment, à travers une forte polarisation sociale et territoriale.

Cette polarisation se décline en plusieurs dimensions, et entrave le développement socio-économique du Maroc, mais aussi la valorisation du capital humain et la libération des initiatives», relève Deloitte.

Le Policy Paper a identifié trois axes forts qui, selon lui, constituent l’armature de la nouvelle ambition réformatrice du Royaume, à savoir : un nouveau contrat social porté par l’universalisation de la protection sociale, la digitalisation comme réponse à la crise et catalyseur de la transformation post-crise, et un choc de simplification et de modernisation de l’État.

«Il reste désormais au Maroc à adjoindre aux chantiers déjà ouverts ceux, critiques, de la réforme de la justice et de l’éducation, afin de pouvoir transformer l’essai et passer du statut de “champion de la résilience” à celui de nouvelle puissance économique régionale», conclut l'étude du cabinet de conseil.

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