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PLF 2022 : les recommandations de l'Alliance des économistes istiqlaliens

Les membres de l'Alliance des économistes istiqlaliens (AEI) se sont livrés au traditionnel exercice d’analyse du projet de loi des finances 2022. Après avoir pointé les insuffisances du texte, le cercle de réflexion a formulé 9 recommandations qu’il estime susceptibles d’enclencher, dès 2022, la mise en œuvre effective de la feuille de route du Nouveau modèle de développement.

PLF 2022 : les recommandations de l'Alliance des économistes istiqlaliens
Abdellatif Maâzouz, président de l'Alliance des économistes istiqlaliens.

Le projet de loi des finances 2022 (PLF) est porteur d’un ensemble d’acquis mais certains de ses aspects appellent à plus de volontarisme de la part du gouvernement, estime l’Alliance des économistes istiqlaliens (AEI).

Le think tank économique du parti de l'Istiqlal, qui vient de livrer sa lecture du texte, juge que le taux de croissance retenu par le gouvernement, à savoir 3,2%, est peu ambitieux. Ce taux «est aligné sur ceux des années précédant la crise. Il n’est annonciateur ni de rupture par rapport au passé ni de signaux
suffisamment positifs aux opérateurs économiques», relève l’AEI, notant qu’un taux de croissance hors agriculture ambitieux serait plus stimulant pour les opérateurs économiques devant s’inscrire dans une logique collective de relance.

L’Alliance signale également l’insuffisance des mesures fiscales et budgétaires prévues au profit des secteurs fortement impactés par la crise, notamment le tourisme et activités dépendantes, la culture, l’habitat ainsi que certaines activités exportatrices.

Les analystes n’ont pas manqué de pointer du doigt la suppression de la progressivité de l’IS, une mesure jugée en décalage avec l’esprit de la loi-cadre sur la fiscalité et les orientations du Nouveau modèle de développement.

«Dans un contexte marqué par la crise pandémique mondiale, les attentes des citoyens et des entreprises sont importantes en termes de relance économique et sociale, talonnées d’enjeux vitaux pour un développement durable et inclusif de notre pays», fait remarquer l’AEI.

Les économistes de l’Istiqlal conviennent toutefois que le PLF 2022, bien que basé sur des hypothèses très prudentes, apporte un ensemble d’éléments positifs en sonnant notamment la fin de l’austérité avec une enveloppe de 245 milliards de dirhams dédiée à l’investissement public.

Dans la liste des bons points, beaucoup plus longue que celle des griefs, l’Alliance a cité le démarrage du déploiement effectif de la protection sociale généralisée ainsi que l’introduction du principe de «pollueur payeur». Une mesure qui démontre d’une volonté d’accélérer la transition énergétique, laquelle s’affiche aussi à travers la création d’un département dédié à la transition énergétique au sein du gouvernement, indique l’AEI.

La priorité donnée à l’emploi est un autre élément positif du PLF 2022, outre la stabilisation des prix de certains produits subventionnés ainsi que l’introduction du principe de revenu minimum.

«Le PLF a largement misé sur la relance économique par de la demande intérieure, exprimée par les salaires publics, les revenus distribués, les chantiers prévus et les investissement publics, comme leviers pour atteindre la croissance prévue», est-il souligné.

Ce que recommandent les économistes istiqlaliens

Sur la base des précédents constats, l’Alliance des économistes istiqlaliens a formulé une série de recommandations qui devrait permettre d’enclencher, dès 2022, la mise en œuvre effective de la feuille de route du Nouveau modèle de développement conformément aux Hautes Orientations Royales.

• Adopter les mesures d’appui aux secteurs fortement touchés par la crise du Covid-19, notamment le tourisme, les activités culturelles et artisanales, l’habitat et certains secteurs exportateurs. Dans ce sens l’AEI, recommande vivement l’organisation du salon Made in Morocco dès 2022.
• Prendre les dispositions permettant aux sociétés de financement, notamment par leasing, de proroger de 24 mois les délais retenus avant de procéder à la saisie des biens financés. Appliquée au cas par cas, particulièrement aux entreprises impactées par la crise, notamment dans le tourisme, le transport des voyageurs et du bâtiment, en attendant la reprise tant attendue.
• Accélérer la sortie de la charte de l’investissement, mais aussi diversifier les outils et renforcer les moyens de promotion de l’offre Maroc auprès des investisseurs nationaux et internationaux.
• Assurer la réalisation, dans les délais, de la stratégie nationale de renforcement des ressources en eau potable et d’irrigation dans ses différentes composantes.
• Actionner le contrat programme de l’agroalimentaire et le plan logistique.
• Opérationnaliser plus rapidement la régionalisation avancée, notamment en termes de déconcentration et d’allègement des procédures, permettant ainsi aux conseils régionaux de déployer leurs plans de développement dans les délais.
• Inciter les Régions à créer des Fonds d’investissement régionaux comme outil d’encouragement des investissements directement productifs et créateurs d’emplois dans leurs territoires, à travers des partenariats public-privé.
• Veiller à la réalisation effective des investissements publics, prévus dans le cadre du PLF 2022, notamment ceux qui ont un impact immédiat et direct sur la relance de la croissance économique et la création d’emplois.
• Introduire et adopter les amendements permettant de protéger davantage le pouvoir d’achat des citoyens, notamment ceux de la classe moyenne, et la compétitivité de nos entreprises, contre les augmentations de prix que subit notre pays.

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