Cette plasticienne native de Marrakech souhaite, à travers cette prestation, rendre un vibrant hommage à la femme africaine, et ce en offrant à voir des portraits de cette femme dans sa beauté à l’état brut. Avant de se lancer dans ce projet qui lui tient tant à cœur, Asmaa Rochdi a fait un long voyage en Afrique subsaharienne, afin de rencontrer les populations et découvrir les différentes sensibilités culturelles et religieuses des peuples de cette partie du continent. Ce périple très fructueux lui a servi de source d’inspiration pour ses travaux picturaux qu’elle expose pour le public casablancais. Pour Asmaa, «le corps féminin africain fait l’objet du sacrifice patriarcal.
Il est aussi le corps sacré, souillé, transgressant les frontières de race et de genre dans la façon dont il met en scène et incarne l’Histoire. Sur le corps de ces femmes africaines, j’essaie d’inscrire des propositions à la fois personnelles et collectives, conformes à leurs expériences vécues, souvent contradictoires avec les regards masculins autrefois portés sur elles dans leurs innombrables représentations». Toutefois, outre les portraits de ces femmes africaines, l’artiste-peintre dévoile, dans cette collection, une série de tableaux qu’elle a réalisés avec des couleurs de l’Afrique. On découvre alors des silhouettes suggérées qui évoluent si librement dans l’espace où les formes restent avant tout allusives, comme si les êtres devaient se fondre avec la nature, dans une harmonie qui exclurait toute vaine tentative de domination.
Asmaa s’inspire de sujets oniriques, ou fantasmagoriques, mais ses œuvres restent fidèles à la réalité des formes, tout en dégageant une certaine poésie. Tout ceci représente l’univers de cette artiste, dont la peinture constitue pour elle des moments de plaisir et un outil de communication de sa vision des autres. «C’est une approche artistique pour amener l’invisible au visible, mettre le point sur l’irréel et le réel. C’est, aussi, la possibilité de transmettre la poésie de la vie, de rêver et de changer sa perspective», nous confie-t-elle.
